mardi 13 décembre 2011

NON ASSISTANCE À PLANÈTE EN DANGER !

L’ accord/non accord de Kyoto prendra fin en 2012. Pour décider de sa suite, la conférence de Durban, après celles de Bali, de Copenhague et Cancun, s’est terminée dimanche, au petit matin, avec une énième feuille de route qui n’engagera que ceux qui veulent bien s’engager. C’est à dire personne. Avec 11 % des émissions de gaz à effet de serre, l’Europe n’est de toutes les façons, à l’échelle planétaire, pas un acteur clé. Si nous nous déplacions à nouveau- dès demain- en voiture à cheval, cela ne changerait malheureusement rien. Sans la Chine, l’Inde et les Etats-Unis, responsables de la moitié des émissions dans le monde, point de salut, en effet, à court terme- on ne parle aujourd’hui plus de décennies- pour les pays autour de l’Equateur, les premiers concernés. Bref, les riches polluent, les pauvres trinquent.

L’urgence, c’était déjà hier

Cela fait presque trente ans que, de sommet en sommet, on annonce, sans se donner les moyens d’y remédier, le plan de route d’une catastrophe annoncée. Un début d’action globale, qui a donc été prévu à l’issue de ce sommet pour 2020, n’est- ce pas ridicule pour venir au chevet d’une planète où l’on a connu les treize années les plus chaudes de son histoire sur les quinze dernières années ? Et, même si les plupart des vacanciers trouvent qu’il toujours aussi fait frisquet en Bretagne en juillet, c’est un fait: Nous avons gagné 4 à 5 ° en France sur les derniers siècles, sachant que l’incidence de nos émissions d’aujourd’hui ne sera pas visible sur le climat avant…50 ans!

Et tandis qu’aux Etats Unis, certains crient à l’arnaque contre le lien établi entre la multiplications des catastrophes climatiques et le réchauffement planètaire et que les américains considèrent ce problème loin derrière le chômage ou la crise, un article du Guardian, en mai dernier, a montré que les émissions de gaz a effet de serre avaient atteint un niveau record en 2010, cela malgré la pire récession enregistrée depuis 80 ans. Fatih Birol, économiste en chef de l’Agence Internationale pour l’Energie (AIE) qui réalisa ces études, estime désormais comme une «jolie utopie» de penser contenir le réchauffement climatique sans prendre des mesures drastiques. En effet, le seuil d’émission qui limiterait le réchauffement climatique à +2 degrés-niveau au delà duquel les scientifiques s’attendent au pire- est situé à 450 ppm (part per million) de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Aujourd’hui, on compte 390 ppm dans l’atmosphère. Pas besoin de sortir de polytechnique pour voir ou l’on va…
L’AIE n’est pas une ONG, c’est un organisme officiel qui étudie pour le compte des gros consommateurs les ressources énergétiques de la planète. Lors d’une réunion en octobre dernier, l’AIE faisait le constat que, face à l’augmentation attendue de la demande mondiale en énergie et du fait que les énergies fossiles -pétrole, charbon, gaz-en fournirait la majeure partie, on peut s’attendre à ce que la fenêtre de tir- pour ne pas finir en court-bouillon planétaire-c’est-à-dire pour mettre en place des sources d’énergies alternatives, se fermerait en… 2017. Autant dire demain.
Assistaient à cette réunion les ministres et représentants des membres de l’AIE : les Etats-Unis, le Japon, la Chine, les riches pays d’Europe, l’Inde, la Russie… On aurait pu espérer que ces prévisions, provenant d’une agence aussi éloignée du militantisme écolo qu’une multinationale pétrolière, eussent aidées les participants de Durban à trouver un terrain d’entente. Loin s’en faut puisque, même si traité en 2020 il y a, il sera mis en application entre 2020 et 2025 car, une fois signé, il devra être ratifié par chaque pays. Même avec la meilleure mauvaise foi du monde, 2020 vient après 2017, autrement dit un peu tard. Ce qui confirme le drame pour la planète: l’absence de lien entre l’échelle du temps et la carrière d’un homme politique…

Par ailleurs, ce qui se profile dans l’âpreté de ces négociations n’est pas seulement un aveuglement que certains oseraient qualifier de criminel, mais aussi un excellent révélateur des changements fascinants survenus ces vingt dernières années sur l’échiquier politique, économique et démographique mondial.

Des histoires de gros sous

L’Union Européenne, qui insistait pour un traité ambitieux, obligeant les Etats à faire face aux échéances climatiques, n’a pas “cette noblesse” de position sans raison… Les pays émergents, Chine et Inde en tête, sont désormais des concurrents dans de nombreux domaines et notamment celui des énergies renouvelables. Les Etats-Unis de leur côté n’ont, eux, pas signé les accords de Kyoto; libres de toute astreinte, même si un nombre important de grandes villes américaines ont décidé de respecter d’elles-mêmes les seuils établis par le traité. Aussi, c’est avant tout pour ne pas se retrouver avec un surcout global qui la défavoriserait économiquement- utiliser des énergies renouvelables pour l’industrie augmente le cout de revient- que l’Europe insiste aujourd’hui pour que tous se mettent sur la même ligne de départ. Mais, tout le monde ne voit pas la ligne de la même façon.

Le statut des pays émergents à changé en vingt ans. La Chine et l’Inde, chacune dopée par une croissance exponentielle, produisent désormais autant d’émissions que l’Europe et les Etats-Unis réunis. Si ces pays sont désormais de grandes puissances, leur géographie et leur population en font encore des pays «en voie de développement» mais, à la différence de pays exsangues où les institutions internationales peuvent imposer leur loi, l’Inde et la Chine ne veulent pas de critères contraignants qui pourraient cacher une intervention déguisée dans leur économie. Le Vénezuela s’est d’ailleurs violemment exprimé à Durban contre le Green Fund de 100 milliards de dollars qui a été voté pour aider les pays émergents à s’adapter localement aux changements climatiques. Sa déléguée disait en substance que les pays émergents ne se laisseront pas transformer en esclave pour si peu. La mémoire évidente du colonialisme ainsi que les exemples interventionnistes d’institutions comme le FMI et la Banque Mondiale justifient, aux yeux de ces pays, une prudence de raison. L’Inde a critiqué la position Européenne en disant qu’elle ne signerait pas de chèque en blanc. Etre astreint à quelque chose, pourquoi pas, mais à quelles conditions ? La Chine, de son côté, est en pleine bataille économique avec les Etats-Unis qui l’accuse de dumping dans le domaine … du solaire et des énergies renouvelables. L’Allemagne, elle, en a fait son nouveau cheval d’industrie… Inutile de dire que les intérêts économiques des uns et des autres ne sont pas faits pour faciliter la chose.

Et que tous ne sont pas égaux face au ” Global Warming”. Celui ci n’affecte pas seulement les petites îles du Pacifique qui risquent de disparaître suite à la montée des eaux, mais impacte directement la vie quotidienne de millions, de dizaine de millions d’Asiatiques, de Sud-Américains et bien évidemment, d’Africains.

Ne pas participer à un suicide collectif

Une réelle avancée pour un sommet du Climat en Afrique aurait été un beau symbole. L’Afrique est touchée de plein fouet, de façon directe par le changement climatique et indirectement par l’appétit de lointains voisins. La Banque Mondiale estime qu’en 2009, 60 millions d’hectares ont été achetés ou loués dans les pays émergents par des fonds souverains ou des multinationales. 60 millions d’hectares, c’est à peu près la taille de la France. L’Afrique est au premier rang de ces «exploitations» car le prix des terres est encore très abordable comparé à d’autres continents, surtout compte tenu des économies d’eau que des états comme l’Inde, la Chine ou l’Arabie Saoudite font sur leurs réserves en faisant pousser des légumes hors de leurs frontières. Cedric Lombardi, ivoirien et spécialiste des questions environnementales, décrit une situation alarmante : «La sécheresse et la désertification menacent le Centre et le Nord de l’Afrique de l’Ouest. L’an dernier, près de 10 millions de personnes avaient fait face à une situation d’insécurité alimentaire, dont plus de la moitié au Niger. Cette année encore, par le manque de pluie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso sont menacés d’insécurité alimentaire». Les ONG pointent par ailleurs, une situation aberrante voire obscène où des pays comme l’Ethiopie «louent» des terres aux multinationales alors qu’ils sont récipiendaires de l’aide internationale pour lutter contre la famine… Ce qu’il pense de Durban? « Que voulez-vous qu’on pense d’une feuille de route qui parle de 2020 alors qu’en 2007, on pensait qu’en 2009 tout serait réglé avec les sommets de Bali et Copenhague). Les négociations à l’ONU sont importantes mais l’Afrique ne peut plus hypothéquer son adaptation au changement climatique à l’évolution des négociations internationales. Je ne veux pas participer au suicide collectif. Cela fait trente ans que l’on subit le changement climatique en Afrique de l’Ouest. On en connait les conséquences en terme de famine, de sécheresse, de catastrophes naturelles. A nous de mettre en place le cadre juridique, la recherche scientifique et tous les éléments nécessaires pour s’adapter. Commençons par saisir les opportunités du changement climatique -énergies propres-développement local, commençons par balayer devant notre porte et quand les négociations aboutiront, nous pourrons les recevoir avec un paillasson propre.» Sa réponse au sommet consiste désormais à monter des projets. Il ne nous reste plus qu’à souhaiter bonne palabre aux négociateurs des COP (conférence climat) à venir et bonne chance à tous les Cédric en lutte contre le réchauffement climatique.

La terre, elle, continuera de tourner. Pas sûr, en revanche, que le nouveau climat ne nous convienne…

A voir pour la qualité de ses présentations et comprendre ces questions par la corne de l’Afrique:http://www.youtube.com/user/BeDevelopment- une série de présentations thématiques sur le réchauffement climatique, le traité de Kyoto et les enjeux de Durban diffusé par la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne. Chapeau bas pour la qualité des explications, le temps d’antenne accordé et une télévision qui remplit honorablement sa mission de service public.


(http://www.thepariser.fr/non-assistance-a-planete-a-danger/)



La parabole du joueur de poker

La sortie de l'euro pour la France : un séisme économique et social. Egalement au sommaire, une idée pour sortir de la crise : entre le poker et la roulette, l'économie comme au casino.

A la Une : le scénario-catastrophe de la sortie de l'euro et la solution anti-crise venue des tables de poker du casino.

Les titres : avec "la grande purge du champion française de l'atome", c'est le titre des Echos après l'annonce hier du plan de redressement chez Areva... C'est aussi à la Une du Figaro, "le géant français du nucléaire en difficulté", et l'Echo de la Haute-Vienne résume les inquiétudes pour l'emploi en France et en Allemagne chez Areva avec ce titre "l'accident nucléaire"... tandis que la Croix consacre justement au nucléaire un cahier spécial de quatre pages pour poser tous les enjeux du débat : pour ou contre la sortie du nucléaire.

La politique : c'est la Une de Libération, "Sarkozy cerné", cerné par les candidatures qui se multiplient à droite, Bayrou, Villepin mais aussi Nihous, Dupont-Aignant et les autres, ils sont déjà huit... Explication de Paul Quinio dans Libération : Nicolas Sarkozy se retrouve aujourd'hui face à une famille décomposée façon puzzle, une famille déroutée par sa pratique du pouvoir et par ses zigzags idéologiques. Les déçus à droite du sarkozysme sont nombreux et la majorité va se les arracher comme on s'arrache des parts de marché...

France Soir s'intéresse aussi à toutes ces candidatures à droite comme à gauche, "l'année des surprises", France Soir qui publiera en principe jeudi son tout dernier numéro pour abandonner la version papier et pour basculer entièrement sur internet. On aura évidemment l'occasion d'y revenir cette semaine sur France Info, c'est un tournant très symbolique.

Autre chose à la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France avec un dossier sensible, l'argent des syndicats, dossier tellement sensible que le Parisien raconte comme un rapport d'enquête parlementaire explosif a été enterré. Enfin à la Une de l'Equipe, le champion des champions France 2011, c'est "Karabatic le magnifique", c'est le titre de l'Equipe qui récompense Nicolas Karabatic pour son titre de champion du monde conquis avec l'équipe de France de handball, pour ses titres nationaux, et pour l'image splendide qu'il offre du sport de haut niveau.

L'actualité du Web

The Pariser

Un magazine en ligne "cosmopolitain et sophistiqué", voici la promesse de The Pariser.

Lancé il y a un mois, The Pariser vient compléter l'offre déjà importante de sites d'information français disponibles sur le Net.

La France est donc plutôt bien dotée en pure players consacrés à l'actualité, de Rue89 à Mediapart, de Arrêt sur Images, d'Atlantico à Streetpress, de MyEurop à OWNI, de Quoi.infoà Newsring. Et depuis quelques semaines The Pariser.

Un clin d'œil appuyé au très classe magazine américain The New Yorker, connu pour son élégance graphique.

Capture d'écran de la page d'accueil de thepariser.fr

Un univers que l'on retrouve immédiatement sur la page d'accueil du site au design épuré. Pas de dépêches urgentes dans la barre de menu, mais le pneumatique du jour. Idem pour la citation du jour, ce matin, c'est Katerine Hepburn qui est convoquée.

Actualité internationale, culture ou encore photographies sous l'œil bienveillant de Jim, le chien coiffé d'un haut de forme, le logo- mascotte de ce site, qui lui se pique de politique.

Créé par Laetitia Monsacré et Ulysse Gosset, The Pariser prévoit déjà de lancer une version magazine papier.

Politique, médias et données

Nous vous parlons régulièrement de visualisation de données sur le Net dans l'Hyper Revue de presse, et ce matin, zoom sur leconcours organisé par Google. Objectif, créer une application pour visualiser les données concernant l'élection présidentielle de 2012…

Certains participants à ce concours ont déjà publié leurs applications, et c'est la rubrique Les Data en Forme du site OWNI qui fait le point sur 3 propositions.

Nous avons retenu Mediarena (application conçue et développée par Nils Grunwald, Stéphane Raux, Alexis Jacomy et Ronan Quidu), ou comment comparer le traitement de la campagne présidentielle et plus largement de l'actualité politique proposés par les médias en ligne.

L'application Mediarena

Vous sélectionnez deux médias, et vous pouvez ainsi comparer le nombre d'articles publiés sur une semaine, sur quel candidat ou sur quelle thématique, quel sujet est le plus abordé, quel reportage a été le plus tweeté. La force de Mediarena réside dans son dispositif de visualisation de ces données. C'est simple, clair, très réactif et l'ergonomie de l'application est très intuitive.

OWNI présente également deux autres applications : "Qui sera parachuté à l'Elysée ?" (conçue par la Team Haploid), une manière ludique de jouer avec les données des candidats sur Twitter ou encore"Partie 2 campagne" (l'équipe est ici) toujours aussi original et qui permet de comprendre comment les candidats interviennent sur un thème.

L'application Partie 2 campagne

L'application "Qui sera parachuté à l'Elysée ?"

Toutes ces applications sont destinées au grand public, pas besoin d'être statisticien ou matheux confirmé. Elles bénéficient souvent d'un design léché et facile à prendre en main. Elles nous rappellent surtout qu'une bonne utilisation des données disponibles sur le Web nous permet dans la plupart des cas de revenir aux faits et non de nous contenter du ressenti.

C'est d'ailleurs le crédo de la rubrique journalisme de données du quotidien anglais The Guardian : "les faits sont sacrés".

Comment la rumeur naît et meurt sur Twitter

Le Guardian justement, qui s'attaque à la manière dont une rumeur peut se propager sur Twitter. Le journal a analysé plus de 2.5 millions de messages échangés pendant les émeutes au Royaume Uni l'été dernier.

Encore une application du journalisme de données. Sur son site, le quotidien vous propose de sélectionner l'une des rumeurs qui s'était répandue sur le réseau social pendant les émeutes et de regarder la manière dont elle se propage, avant d'être démentie.

Exemple : la grande roue The London Eye est en feu. Tout part d'une photo un peu floue accompagnant un message de panique type "oh non, ils n'ont pas pu faire ça à London Eye", la rumeur file à toute vitesse sur le réseau social, mais est rapidement interrompue par des messages qui rappellent que la London Eye n'est pas inflammable, et que si sa peinture brûlait, une fumée particulière serait visible de tous.

La photo de The London Eye qui sème le trouble sur Twitter, le début d'une rumeur

Même chose avec cette autre rumeur, les émeutiers auraient libéré les animaux du Zoo de Londres, là aussi une photo floue d'un tigre dans les rues, en fait une vieille photo prise en Italie en 2008.

Autre photo qui fait naître une rumeur : un tigre dans les rues de Londres ?

Les données rassemblées permettent de suivre ces rumeurs et de les démonter. Comme le rappelle le Guardian, c'est aussi l'une des capacités de Twitter, savoir rapidement repérer et démentir un hoax, une fausse information. Cette enquête est l'une des plus ambitieuses jamais proposées par le journal. A noter : ses coulisses sont également disponibles sur le site, vous pourrez découvrir tout le travail mené par les journalistes, accompagnés de spécialistes du Web et de chercheurs en université.

Once Upon

Encore un voyage dans le temps grâce à Internet, avec un site qui vous propose de découvrir YouTube, Facebook ou Google +… comme si vous étiez en 1997.

Le site s'appelle Once Upon. A l'origine, il s'agit d'un projet de 2 artistes allemands : Olia Lialina et Dragan Espenschied. Mais c'est surtout une expérience amusante. Alors que l'on cherche en permanence à se projeter dans le futur du Net, ils ont choisi de proposer leur vision de 3 sites majeurs avec les technologies et le design de 1997.

Comme le dit le site Gizmodo, "ça pique" un peu les yeux…

Tout est fait pour vous remettre dans l'ambiance, vous pouvez même paramétrer la vitesse du réseau et brider votre haut débit, vous simulez ainsi une connexion par modem 56K, 6 minutes d'attente pour une vidéo de 24 secondes... Nous vous laissons le plaisir de découvrir la version 97 de Facebook avec un vrai mur et des .gif animés du meilleur goût.

Facebook en 1997, tel qu'imaginé par les deux artistes de Once Upon

La revue de presse et du Web

La revue de presse et du Web du 13/12/11 : La parabole du joueur de poker

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Avec d'abord un nouveau scénario-catastrophe sur les risques d'explosion de la zone euro...

Il y a quelques semaines seulement, on n'en parlait pas. Depuis que la zone euro s'enfonce dans la crise, on en parle de plus en plus et les Echos imaginent ce matin avec les experts de l'Institut Montaigne à quoi pourrait ressembler la sortie de l'euro pour la France. Une étude présentée dans les Echos comme une réponse aux thèses du Front national qui de son côté revendique au contraire l'abandon de l'euro.

Verdict de ces experts : si la France sort de l'euro, il faut s'attendre à un séisme économique et social... jusqu'à 1 million d'emplois supprimés, chômage, récession, jusqu'à un cinquième de la richesse nationale détruite, dévaluation de la monnaie de 25 pour cent, inflation, guerre commerciale, fuite des capitaux, etc, c'est un tableau catastrophique... avec des secteurs qui seraient dévastés, à commencer par l'agriculture et le petit commerce.

Les Echos reconnaissent que les chiffres sont forcément sujets à discussion, mais le quotidien estime que cette étude est encore sans doute trop optimiste et que la réalité pourrait être encore pire. Pour Nicolas Barré dans les Echos, politiquement on sait à qui profiterait le chaos, économiquement il n'y a aucun doute possible : à personne...

Concrètement, les Echos ont demandé son avis à l'un des dirigeants d'un grand groupe européen, le géant de la chimie Solvay.
Pour Jean-Pierre Clamadieu, la sortie de l'euro, c'est de l'économie-fiction... Il considère que vu les acquis de l'euro pour les entreprises, la priorité, c'est non pas de faire campagne contre l'euro, mais au contraire de convaincre les gouvernements de tout faire pour éviter la catastrophe, la sortie de l'euro.

Du côté des idées pour sortir de la crise, il y en a une ce matin qui sort de l'ordinaire...

Presse 13/12/11 © Radio France Jean-Christophe Martin

C'est la parabole du joueur de poker... L'économie, c'est comme le casino. Patrick Partouche, le dirigeant du groupe de casinos qui porte son nom, donne sa recette bien à lui pour sauver l'économie. En bon casinotier, il imagine le monde comme un gigantesque casino.

Alors supposons dit-il dans une tribune dans Libération, supposons que dans un coin du casino, ce coin qu'on appelle l'Europe par exemple, une grosse partie de poker s'arrête faute de jetons...

Cette partie de poker, elle occupe depuis toujours les mêmes joueurs, les plus gros, et elle fait travailler des bataillons d'employés. Sans elle, le casino mettrait la clé sous la porte... Sauf qu'à un certain moment, personne ne sait quand, la partie a dérapé...

La partie dérape, arnaque comme dans le film, ou pas, ce qui est sûr, c'est que tout d'un coup, il n'y a plus de jetons nulle part, et qu'il n'y a plus assez de cash pour se faire payer. Autrement dit, ceux qui ont de l'argent ne peuvent plus acheter de jetons, et ceux qui ont des jetons ne peuvent plus se faire rembourser... Bref, c'est la crise...

On passe les détails, à lire dans Libération, mais la solution vue du casino de Patrick Partouche, c'est un coup de baguette magique : on efface la dette planétaire, les dettes des Etats comme les dettes des ménages, pour récompenser les consommateurs d'avoir fait marcher l'économie avec leur argent depuis des années. En espérant que ceux qui pourront finiront par rembourser une partie de la dette et relanceront un cycle vertueux... C'est beau quand l'esprit de Noël souffle entre les tables du blackjack et du poker...

La presse à la Une

La presse à la Une du 13/12/11 : avec Thierry Moreau, directeur de la rédaction de Télé 7 Jours

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Télé 7 Jours se mobilise pour offrir un Noël aux enfants hospitalisés, une initiative qui vient renforcer l'opération nationale "100 Noëls dans 100 hôpitaux" à l'initiative de l'association "Tout le monde chante contre le cancer". Explications avec Thierry Moreau, le directeur de la rédaction de Télé 7 Jours.

(http://www.franceinfo.fr/high-tech-euro/hyper-revue-de-presse/la-parabole-du-joueur-de-poker-471007-2011-12-13)