La sortie de l'euro pour la France : un séisme économique et social. Egalement au sommaire, une idée pour sortir de la crise : entre le poker et la roulette, l'économie comme au casino.
A la Une : le scénario-catastrophe de la sortie de l'euro et la solution anti-crise venue des tables de poker du casino.
Les titres : avec "la grande purge du champion française de l'atome", c'est le titre des Echos après l'annonce hier du plan de redressement chez Areva... C'est aussi à la Une du Figaro, "le géant français du nucléaire en difficulté", et l'Echo de la Haute-Vienne résume les inquiétudes pour l'emploi en France et en Allemagne chez Areva avec ce titre "l'accident nucléaire"... tandis que la Croix consacre justement au nucléaire un cahier spécial de quatre pages pour poser tous les enjeux du débat : pour ou contre la sortie du nucléaire.
La politique : c'est la Une de Libération, "Sarkozy cerné", cerné par les candidatures qui se multiplient à droite, Bayrou, Villepin mais aussi Nihous, Dupont-Aignant et les autres, ils sont déjà huit... Explication de Paul Quinio dans Libération : Nicolas Sarkozy se retrouve aujourd'hui face à une famille décomposée façon puzzle, une famille déroutée par sa pratique du pouvoir et par ses zigzags idéologiques. Les déçus à droite du sarkozysme sont nombreux et la majorité va se les arracher comme on s'arrache des parts de marché...
France Soir s'intéresse aussi à toutes ces candidatures à droite comme à gauche, "l'année des surprises", France Soir qui publiera en principe jeudi son tout dernier numéro pour abandonner la version papier et pour basculer entièrement sur internet. On aura évidemment l'occasion d'y revenir cette semaine sur France Info, c'est un tournant très symbolique.
Autre chose à la Une du Parisien et d'Aujourd'hui en France avec un dossier sensible, l'argent des syndicats, dossier tellement sensible que le Parisien raconte comme un rapport d'enquête parlementaire explosif a été enterré. Enfin à la Une de l'Equipe, le champion des champions France 2011, c'est "Karabatic le magnifique", c'est le titre de l'Equipe qui récompense Nicolas Karabatic pour son titre de champion du monde conquis avec l'équipe de France de handball, pour ses titres nationaux, et pour l'image splendide qu'il offre du sport de haut niveau.
L'actualité du Web
The Pariser
Un magazine en ligne "cosmopolitain et sophistiqué", voici la promesse de The Pariser.
Lancé il y a un mois, The Pariser vient compléter l'offre déjà importante de sites d'information français disponibles sur le Net.
La France est donc plutôt bien dotée en pure players consacrés à l'actualité, de Rue89 à Mediapart, de Arrêt sur Images, d'Atlantico à Streetpress, de MyEurop à OWNI, de Quoi.infoà Newsring. Et depuis quelques semaines The Pariser.
Un clin d'œil appuyé au très classe magazine américain The New Yorker, connu pour son élégance graphique.
Capture d'écran de la page d'accueil de thepariser.fr
Un univers que l'on retrouve immédiatement sur la page d'accueil du site au design épuré. Pas de dépêches urgentes dans la barre de menu, mais le pneumatique du jour. Idem pour la citation du jour, ce matin, c'est Katerine Hepburn qui est convoquée.
Actualité internationale, culture ou encore photographies sous l'œil bienveillant de Jim, le chien coiffé d'un haut de forme, le logo- mascotte de ce site, qui lui se pique de politique.
Créé par Laetitia Monsacré et Ulysse Gosset, The Pariser prévoit déjà de lancer une version magazine papier.
Politique, médias et données
Nous vous parlons régulièrement de visualisation de données sur le Net dans l'Hyper Revue de presse, et ce matin, zoom sur leconcours organisé par Google. Objectif, créer une application pour visualiser les données concernant l'élection présidentielle de 2012…
Certains participants à ce concours ont déjà publié leurs applications, et c'est la rubrique Les Data en Forme du site OWNI qui fait le point sur 3 propositions.
Nous avons retenu Mediarena (application conçue et développée par Nils Grunwald, Stéphane Raux, Alexis Jacomy et Ronan Quidu), ou comment comparer le traitement de la campagne présidentielle et plus largement de l'actualité politique proposés par les médias en ligne.
L'application Mediarena
Vous sélectionnez deux médias, et vous pouvez ainsi comparer le nombre d'articles publiés sur une semaine, sur quel candidat ou sur quelle thématique, quel sujet est le plus abordé, quel reportage a été le plus tweeté. La force de Mediarena réside dans son dispositif de visualisation de ces données. C'est simple, clair, très réactif et l'ergonomie de l'application est très intuitive.
OWNI présente également deux autres applications : "Qui sera parachuté à l'Elysée ?" (conçue par la Team Haploid), une manière ludique de jouer avec les données des candidats sur Twitter ou encore"Partie 2 campagne" (l'équipe est ici) toujours aussi original et qui permet de comprendre comment les candidats interviennent sur un thème.
L'application Partie 2 campagne
L'application "Qui sera parachuté à l'Elysée ?"
Toutes ces applications sont destinées au grand public, pas besoin d'être statisticien ou matheux confirmé. Elles bénéficient souvent d'un design léché et facile à prendre en main. Elles nous rappellent surtout qu'une bonne utilisation des données disponibles sur le Web nous permet dans la plupart des cas de revenir aux faits et non de nous contenter du ressenti.
C'est d'ailleurs le crédo de la rubrique journalisme de données du quotidien anglais The Guardian : "les faits sont sacrés".
Comment la rumeur naît et meurt sur Twitter
Le Guardian justement, qui s'attaque à la manière dont une rumeur peut se propager sur Twitter. Le journal a analysé plus de 2.5 millions de messages échangés pendant les émeutes au Royaume Uni l'été dernier.
Encore une application du journalisme de données. Sur son site, le quotidien vous propose de sélectionner l'une des rumeurs qui s'était répandue sur le réseau social pendant les émeutes et de regarder la manière dont elle se propage, avant d'être démentie.
Exemple : la grande roue The London Eye est en feu. Tout part d'une photo un peu floue accompagnant un message de panique type "oh non, ils n'ont pas pu faire ça à London Eye", la rumeur file à toute vitesse sur le réseau social, mais est rapidement interrompue par des messages qui rappellent que la London Eye n'est pas inflammable, et que si sa peinture brûlait, une fumée particulière serait visible de tous.
La photo de The London Eye qui sème le trouble sur Twitter, le début d'une rumeur
Même chose avec cette autre rumeur, les émeutiers auraient libéré les animaux du Zoo de Londres, là aussi une photo floue d'un tigre dans les rues, en fait une vieille photo prise en Italie en 2008.
Autre photo qui fait naître une rumeur : un tigre dans les rues de Londres ?
Les données rassemblées permettent de suivre ces rumeurs et de les démonter. Comme le rappelle le Guardian, c'est aussi l'une des capacités de Twitter, savoir rapidement repérer et démentir un hoax, une fausse information. Cette enquête est l'une des plus ambitieuses jamais proposées par le journal. A noter : ses coulisses sont également disponibles sur le site, vous pourrez découvrir tout le travail mené par les journalistes, accompagnés de spécialistes du Web et de chercheurs en université.
Once Upon
Encore un voyage dans le temps grâce à Internet, avec un site qui vous propose de découvrir YouTube, Facebook ou Google +… comme si vous étiez en 1997.
Le site s'appelle Once Upon. A l'origine, il s'agit d'un projet de 2 artistes allemands : Olia Lialina et Dragan Espenschied. Mais c'est surtout une expérience amusante. Alors que l'on cherche en permanence à se projeter dans le futur du Net, ils ont choisi de proposer leur vision de 3 sites majeurs avec les technologies et le design de 1997.
Comme le dit le site Gizmodo, "ça pique" un peu les yeux…
Tout est fait pour vous remettre dans l'ambiance, vous pouvez même paramétrer la vitesse du réseau et brider votre haut débit, vous simulez ainsi une connexion par modem 56K, 6 minutes d'attente pour une vidéo de 24 secondes... Nous vous laissons le plaisir de découvrir la version 97 de Facebook avec un vrai mur et des .gif animés du meilleur goût.
Facebook en 1997, tel qu'imaginé par les deux artistes de Once Upon
La revue de presse et du Web
La revue de presse et du Web du 13/12/11 : La parabole du joueur de poker
Avec d'abord un nouveau scénario-catastrophe sur les risques d'explosion de la zone euro...
Il y a quelques semaines seulement, on n'en parlait pas. Depuis que la zone euro s'enfonce dans la crise, on en parle de plus en plus et les Echos imaginent ce matin avec les experts de l'Institut Montaigne à quoi pourrait ressembler la sortie de l'euro pour la France. Une étude présentée dans les Echos comme une réponse aux thèses du Front national qui de son côté revendique au contraire l'abandon de l'euro.
Verdict de ces experts : si la France sort de l'euro, il faut s'attendre à un séisme économique et social... jusqu'à 1 million d'emplois supprimés, chômage, récession, jusqu'à un cinquième de la richesse nationale détruite, dévaluation de la monnaie de 25 pour cent, inflation, guerre commerciale, fuite des capitaux, etc, c'est un tableau catastrophique... avec des secteurs qui seraient dévastés, à commencer par l'agriculture et le petit commerce.
Les Echos reconnaissent que les chiffres sont forcément sujets à discussion, mais le quotidien estime que cette étude est encore sans doute trop optimiste et que la réalité pourrait être encore pire. Pour Nicolas Barré dans les Echos, politiquement on sait à qui profiterait le chaos, économiquement il n'y a aucun doute possible : à personne...
Concrètement, les Echos ont demandé son avis à l'un des dirigeants d'un grand groupe européen, le géant de la chimie Solvay.
Pour Jean-Pierre Clamadieu, la sortie de l'euro, c'est de l'économie-fiction... Il considère que vu les acquis de l'euro pour les entreprises, la priorité, c'est non pas de faire campagne contre l'euro, mais au contraire de convaincre les gouvernements de tout faire pour éviter la catastrophe, la sortie de l'euro.
Du côté des idées pour sortir de la crise, il y en a une ce matin qui sort de l'ordinaire...
Presse 13/12/11 © Radio France Jean-Christophe Martin
C'est la parabole du joueur de poker... L'économie, c'est comme le casino. Patrick Partouche, le dirigeant du groupe de casinos qui porte son nom, donne sa recette bien à lui pour sauver l'économie. En bon casinotier, il imagine le monde comme un gigantesque casino.
Alors supposons dit-il dans une tribune dans Libération, supposons que dans un coin du casino, ce coin qu'on appelle l'Europe par exemple, une grosse partie de poker s'arrête faute de jetons...
Cette partie de poker, elle occupe depuis toujours les mêmes joueurs, les plus gros, et elle fait travailler des bataillons d'employés. Sans elle, le casino mettrait la clé sous la porte... Sauf qu'à un certain moment, personne ne sait quand, la partie a dérapé...
La partie dérape, arnaque comme dans le film, ou pas, ce qui est sûr, c'est que tout d'un coup, il n'y a plus de jetons nulle part, et qu'il n'y a plus assez de cash pour se faire payer. Autrement dit, ceux qui ont de l'argent ne peuvent plus acheter de jetons, et ceux qui ont des jetons ne peuvent plus se faire rembourser... Bref, c'est la crise...
On passe les détails, à lire dans Libération, mais la solution vue du casino de Patrick Partouche, c'est un coup de baguette magique : on efface la dette planétaire, les dettes des Etats comme les dettes des ménages, pour récompenser les consommateurs d'avoir fait marcher l'économie avec leur argent depuis des années. En espérant que ceux qui pourront finiront par rembourser une partie de la dette et relanceront un cycle vertueux... C'est beau quand l'esprit de Noël souffle entre les tables du blackjack et du poker...
La presse à la Une
La presse à la Une du 13/12/11 : avec Thierry Moreau, directeur de la rédaction de Télé 7 Jours
Télé 7 Jours se mobilise pour offrir un Noël aux enfants hospitalisés, une initiative qui vient renforcer l'opération nationale "100 Noëls dans 100 hôpitaux" à l'initiative de l'association "Tout le monde chante contre le cancer". Explications avec Thierry Moreau, le directeur de la rédaction de Télé 7 Jours.
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