mardi 31 janvier 2012

Télécharger le DVD de Peuple Loup (sous licence Art Libre)

Télécharger le DVD de Peuple Loup (sous licence Art Libre)

mercredi 25 janvier 2012, par Peuple Loup

Mickaël Brangeon de Peuple Loup nous propose 4.5Go de données, récoltées au fil des deux projets de terrain réalisés dans le nord du Québec (Baie James).

Le contenu de ce DVD est placé en licence Art Libre, ce qui signifie que vous pouvez le copier et le diffuser autour de vous autant qu’il vous plaira !

Le contenu de ce DVD propose 3 sections :

Apprendre

Dans cette partie, nous vous proposons du contenu sur les différents sujets qui concernent les actions et la philosophie de notre association : le loup bien sur, la vie en plein-air, le concept du libre et la Taïga. Les documents que vous trouverez n’ont pas été fait par nous mais ont permis à l’association d’en apprendre plus. La plupart des documents sont en licence libre, mais certaines thèses sur le loup ont leur licence respective. Par souci d’information, nous avons souhaité vous les proposer, mais vous devez tenir compte de leur licence avant de les redistribuer ou de les utiliser.

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Documents sur le loup
Thèses, mémoires, informations diverses, plus de 500 documents en anglais et français.

Nous avons également inclus dans ce dossier plusieurs documents concernant notre association. Vous pouvez ainsi retrouver les bilans de nos assemblées générales, les statuts et différents documents de présentation, que vous pouvez bien sur redistribuer librement.

Lire

Cette rubrique vous permettra de lire les articles du site peupleloup.info sans être connecté. Nous avons fait plusieurs dossiers, qui vous permettront de relire les carnets de vadrouilles et donc de vous replonger dans la découverte du territoire de la meute au fil des jours. Un dossier vous permet de retrouver toutes les rencontres avec les loups de la zone. Vous saurez alors quelles ont été les interactions entre nous.

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Carnets 2009

Enfin, un dernier dossier vous proposera des articles plus généraux sur le loup et la Taïga. Tous ces textes sont tirés du site internet et sont donc sous licence libre. Les fichiers de cette rubriques sont en Pdf et réalisés avec le site Joliprint. Vous pouvez en lire un exemple avec le fichier ci-dessous. Ils sont nommés et numérotés pour ceux qui suivent une trame chronologique (les carnets de route).

PDF - 1 Mo
Exemple de carnet de route en version Pdf

Voir

Voici les photos et vidéos prises durant les 2 ans du projet. En fait, il y a aussi les photos du premier projet de terrain, qui s’est déroulé dans la même région entre 2003 et 2005. Nous avons fait un tri pour vous permettre de naviguer entre les photos d’animaux, de paysage, d’indices de présence et de la vie en forêt. Bien sur, toutes les photos ne sont pas d’une qualité égale ! Cependant, vous avez ainsi une vue d’ensemble de ce qui a été fait sur le terrain.

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Photos de loups
Le dossier comprenant toutes les photos de loups

Le dernier fichier à la racine concerne les moyens de nous contacter. Vous savez que nous sommes ouverts à toute initiative ou demande de passage, et vous trouverez dans ce fichier tous les moyens de nous joindre, ou de nous suivre dans les méandres d’internet !

Attention, ce DVD n’est pas lisible sur un lecteur de salon mais uniquement sur ordinateur. [1]

Binary Data -  octets
Télécharger l’image ISO du DVD hébergée par pingax.zapto.org
JPEG - 817.5 ko
Jaquette à télécharger
Réalisation par Drine

Voir en ligne : Plus d’infos sur ce DVD

Notes

[1] Une version TV est en cours de réalisation

(http://www.loup.org/spip/Telecharger-le-DVD-de-Peuple-Loup,1104.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+loup%2Frss+%28loup.org%29&utm_content=Google+International)

mardi 24 janvier 2012

WHAT IS MEDIOLOGY ?

WHAT IS MEDIOLOGY ?

The aim of mediology is to elucidate the mysteries and paradoxes of cultural transmission. We try to understand how a break in our methods of transmission and transportation provokes a change in mentalities and behaviours, as well as, inversely, how a cultural tradition provokes, assimilates or modifies a technical innovation. Generally, the perspective includes technical and cultural interactions, at the intersection of what have been termed superior forms of social life (religion, art, politics) and the most humble aspects of material life (the usual, banal or trivial).

Mediology is neither a doctrine nor a moral science, and even less a "new science". Mainly, it is a method of analysis, to understand the transfer in duration of a piece of information (transmission). Not a special field of knowledge (as is the sociology of the medias) but, in a larger sense, an original mode of coming to knowledge, consisting in relaying an historical phenomenon to the mediations, both from those formal learning and practical aspects which have made it possible. One is acting as a mediologist each time one brings to light correlations unifying a symbolic corpus (a religion, a doctrine, an artistic genre, a discipline, etc…), a form of collective organization ( a church, a party, a school, an academy) and a technical system of communication (recording, storage and trace circulation). Or, more simply, when one writes down someone’s words, the way it was said and who wishes to repeat it.

The question, still obscure, of symbolic effectiveness lies at the heart of this inter-discipline. This was its launch pad. Karl Marx said: "an idea becomes a material force when it takes over the masses". Which mediations (= paths and means) make a word, an image or a text become motion, mentality, movement and action? How does a Word become Flesh? Bringing light onto symbolic effectiveness (= power of speech, power of words, influence of the image, etc…) leads to a close examination of the technical variables of message diffusion (logosphere, graphosphere, videosphere, current "hypersphere"), themselves linked to the different modes of transportation through space, as well as the strategies of collective organization which authorize this or that equipment. The medio – in mediology – therefore designates a whole set of devices which serve to vehicle a sign, its means (material) and its agents (social) of circulation (intermediary bodies and formal learning supports).

Numerous and multinational are the trailblazers and precursors of the large field of mediology understood as the exploration of the symbolic world by logistical means: Victor Hugo ("this will kill that"), Walter Benjamin, Valéry, McLuhan, Walter Ong, etc… Mediology attempts to make coherent, intelligible and to extend the intuitions of great pioneers, to contribute to what may one day appear as an ecology of culture.

The review Cahiers de médiologie
A regular publication like a review, in this case on a semester basis, but with the consistence of a book, which can be kept and consulted long after.
To bring light upon the relationships between techniques and culture, The Mediology Papers aim to combine three separate approaches :
  • the theme folder, made up of about twenty illustrated articles concerned with one issue,
  • the anthology, offering a selection of extracts from classical, rare or unusual texts relating to the folder’s theme
  • the iconography, which propose a visual thinking of mediology

QU'EST-CE QUE LA MÉDIOLOGIE ?

QU'EST-CE QUE LA MÉDIOLOGIE ?

Élucider les mystères et paradoxes de la transmission culturelle - tel est le but de la médiologie.
On s'efforce de comprendre comment une rupture dans nos méthodes de transmission et de transport suscite une mutation dans les mentalités et les comportements et, à l'inverse, comment une tradition culturelle suscite, assimile ou modifie une innovation technique.
Le regard, plus généralement, porte sur les interactions technique/culture, au carrefour des formes dites supérieures de la vie sociale (religion, art, politique) et des aspects les plus humbles de la vie matérielle (usuels, banals, triviaux).

La médiologie n'est pas une doctrine, ni une morale. Encore moins une «nouvelle science». C'est avant tout une méthode d'analyse, pour comprendre le transfert dans la durée d'une information (transmission). Non un domaine spécial de connaissance (comme l'est la sociologie des médias) mais, plus largement, un mode original de connaissance, consistant à rapporter un phénomène historique aux médiations, institutionnelles et pratiques, qui l'ont rendu possible. On se conduit en médiologue chaque fois qu'on tire au jour les corrélations unissant un corpus symbolique (une religion, une doctrine, un genre artistique, une discipline, etc.), une forme d'organisation collective (une église, un parti, une école, une académie) et un système technique de communication (saisie, archivage et circulation des traces). Ou, plus simplement, quand on met en ligne un dire, la façon de le dire et qui tient à le redire.

Nombreux et multinationaux sont les défricheurs et précurseurs du champ médiologique entendu comme l'exploration du monde symbolique par le biais logistique : Victor Hugo («ceci tuera cela»), Walter Benjamin, Valéry, McLuhan, Walter Ong, etc. La médiologie s'efforce de donner cohérence, intelligibilité et prolongements aux intuitions des grands pionniers, pour contribuer à ce qui pourrait un jour ressembler à une écologie de la culture.

(http://www.mediologie.org/)

Communication by visible light after the Wi-Fi, Li-Fi

Communication by visible light after the Wi-Fi, Li-Fi

The visible light communication (VLC, Visible light communication) uses light pulses to transmit information remotely. This technology, in other designated Li-Fi, in some cases could become an alternative to Wi-Fi

In his speech at the TED Global Conference 2011 [1], Harald Haas, Professor of Mobile Communications at the University of Edinburgh has shown how to set up a wireless network through LEDs. The principle is simple: to transmit information LEDs, photodiodes receive it. If an LED is lit, it sends a bit 1, if it is off, a bit 0. LEDs can change state very quickly and therefore have sufficient capacity to transmit information. The frequency of the LEDs is so fast that the human eye does not see the flashing and sees a steady light.

The research project D-LIGHT, led by Harald Haas, aims to disseminate the new technology. The ultimate goal being the creation of a university spin-out in 2012 to commercialize LEDs.

Specifically, the current research focuses on improving the flow of VLC. Teams of researchers from the Universities of Oxford and Edinburgh are working on parallel data transmission using LED panels. Other work concerned with the use of LEDs of different colors to use different frequency channels. A team from the Heinrich Hertz Institute in Berlin has recently managed to achieve a throughput of 800 Mbit / s using a white LED. LEDs developed in the project should D-LIGHT on the other hand be able to transmit information to 100 Mbit / s or faster speeds than most current broadband offers.

Once established, the VLC technology could solve the problem of available bandwidth on the radio. In 2009, the Federal Communications Commission of the United States (U.S. Federal Communications Commission) has issued a warning in effect on the reduction of available radio frequencies. Indeed, the transmission of ever larger volumes of data via mobile phones could soon exceed the available capacity of bandwidth across the spectrum of radio waves. VLC technology could be an alternative, especially since the infrastructure is already in place and that the visible light spectrum - the number of available frequencies - is ten thousand times higher than that of radio waves.

According to Harald Hass, there are approximately 14 billion light bulbs used for lighting in the world. Many points where you could install VLC LEDs. He believes that the Li-Fi network would cost ten times cheaper than Wi-Fi Because VLC uses light waves rather electromagnetic, the technology could be used in aircraft or integrated medical devices, even in water, where the Wi-Fi does not work.

But not everyone shares the enthusiasm of Harald Haas. Signal reception can be a problem when the transmitter and receiver are not aligned. An obstacle, the same end, can prevent transmission of the light beam. Sunlight can also be a source of disturbance. Mark Leeson, University of Warwick in the UK, although there are some very good applications behind the VLC, he doubts that this technology can completely replace Wi-Fi

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The project D-LIGHT

D-LIGHT (for Data Light) is a research project of the Institute for Digital Communications (Institute for Digital Communications) from the University of Edinburgh, over two years and funded by the Engineering and Physical Sciences Research Council ( EPSRC Research Council for Engineering and Physical Sciences). After the first year of work, the team of D-LIGHT was able to design a prototype LED able to disseminate information to 100 Mbit / s. The LEDs will be developed to replace conventional lighting. Eventually, many applications are considered: replacement of Wi-Fi in homes, Internet access via the public lighting in aircraft, aircraft equipment in hospitals, submarine communication ...

[1] TED Global 2011: http://conferences.ted.com/TEDGloba ...


Sources:
- Speech by Harald Haas at TED: http://bit.ly/oTVugn
- New Scientist: http://redirectix.bulletins-electro ...
- Project D-LIGHT: http://visiblelightcomm.com/


Author: Peter Chrzanowski

(http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=fr|en&u=http://www.ambafrance-uk.org/Communication-par-lumiere-visible)


En image : les superbes aurores boréales du 22 janvier

En image : les superbes aurores boréales du 22 janvier
Par Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences

Les draperies célestes des aurores polaires ont refait leur apparition sur le Nord de l'Europe le weekend dernier, trois jours après une nouvelle éruption solaire. Les images sont, comme toujours, superbes.

Il ne faut sans doute pas manquer de courage pour observer les aurores boréales en cette saison : -25 °C en Laponie, -15 °C en Alaska, le tout accompagné de rafales de vent, autant dire que les astrophotographes du nord de l'Europe doivent organiser leurs soirées sous le ciel étoilé avec beaucoup de sérieux. Mais ils sont prêts à endurer sans broncher de telles conditions quand les lumières aurorales se mettent à envahir le ciel comme elles l'ont fait dimanche dernier.

Image réalisée par Andy Keen depuis le nord de la Finlande.
Image réalisée le 22 janvier par Andy Keen depuis le nord de la Finlande. © Aurorahunters.com

Tout avait commencé le jeudi 19 janvier quand le satellite solaire SDO(Solar Dynamics Observatory) a enregistré une nouvelle éruption de notreétoile dirigée en direction de la Terre. Depuis plusieurs mois en effet l'activité solaire est repartie à la hausse avec un maximum attendu d'ici 2013, sans qu'on sache encore si le retard qu'a pris le nouveau cycle solairedébouchera ou non sur une pénurie de taches pour les prochaines décennies.

Depuis son lancement en février 2010, le satellite SDO surveille le Soleilsans interruption dans un grand nombre de longueurs d'onde pour aider les astronomes à mieux prévoir ses sautes d'humeur. Ces dernières se traduisent par des éruptions pouvant perturber les réseaux de télécommunication et de distribution d'énergie, sans parler des risques pour les astronautes actuellement en mission à bord de la Station spatiale internationale.

Aurore boréale du 22 janvier depuis le nord de la Russie.
Aurore boréale du 22 janvier depuis le nord de la Russie. © Pavel Kantsurov

Petite éruption, grand spectacle

L'éruption du 19 janvier n'avait rien d'exceptionnel puisqu'elle était classéeM3 sur une échelle qui va de 1 à 9 pour 4 niveaux de puissance croissante, M étant le troisième niveau avant X. Lorsque le vent solaire a atteint lechamp magnétique terrestre trois jours plus tard, il a ionisé les atomesprésents dans la haute atmosphère, principalement des atomes d'oxygèneà l'origine de la couleur verte des aurores.

Sur la carte de l'activité aurorale fournie en continu par le Geophysical Institute on pouvait constater que le spectacle ne concernait que les plus hautes latitudes, privilégiant une nouvelle fois les observateurs situés enNorvège, au Canada, au nord de la Russie et plus généralement ceux qui vivent à proximité du cercle polaire arctique. Ils ont donc bravé le froid pour ramener d'extraordinaires images dont nous vous proposons un bel échantillon, extrait de la page spéciale que le site Spaceweather.com a concoctée pour l'occasion.

Grand spectacle au-dessus des fjords norvégiens.
Grand spectacle au-dessus des fjords norvégiens. © Helge Mortensen

Le spectacle a peut-être également été observé par les occupants de l'ISSqui avaient déjà admiré ce phénomène au-dessus du pôle Sud en juillet 2011, lors du retour sur Terre de la dernière navette spatiale. Quant aux observateurs français, ils espèrent que les prochaines éruptions solaires seront assez puissantes pour faire descendre les aurores boréales jusqu'à nos latitudes !


(http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/terre-3/d/en-image-les-superbes-aurores-boreales-du-22-janvier_36227/#xtor=RSS-8)


lundi 23 janvier 2012

Megaupload et Anonymous : un acte de résistance du cyberespace ?

Megaupload et Anonymous : un acte de résistance du cyberespace ?

Publication: 23/01/2012 06:00

La fermeture de MegaUpload jeudi dernier a engendré un séisme sur Internet. Les réseaux sociaux sont devenus le théâtre de réactions allant du désarroi à l'indignation. Anonymous, cette bannière de l'activisme en ligne, a lancé 15 minutes après l'annonce de la fermeture des attaques contre les sites d'Universal, de la Maison Blanche ou encore de l'Hadopi. Une bataille virtuelle mais bien réelle entre les défenseurs du vieux modèle de contrôle et de régulation, de rétribution des droits d'auteurs et ceux qui, masqués ou non, réclament l'indépendance du cyberespace et plaident pour la fin de la censure, pour la défense de la neutralité du réseau et de l'anonymat...

La semaine dernière, les poids lourds du web s'étaient ligués pour dénoncer les lois SOPA et PIPA qui visaient à réguler Internet et favoriser les ayants droit, en proposant un arsenal juridique qui remet en cause le modèle contributif de sites que l'on utilise tous les jours. Une première attaque contre le web qui a engendré un "black out" de nombreuses plateformes, comme la version anglo-saxonne de Wikipédia et Reddit. Google, Facebook ou encore Amazon se sont aussi fendus de communiqués anti-SOPA.

Alors que certains parlementaires américains commençaient à reculer, les dirigeants de Megaupload, le plus gros site de téléchargement direct (par opposition au P2P) ont été arrêtés et le site mis hors-ligne. Les ayants droit, regroupés dans des lobbys comme la RIAA, ont donc réussi à imposer la fermeture de ce site, devenu leur bête noire faute d'avoir pu négocier avec eux comme le démontre les pièces du procureur en charge du dossier Megaupload. Ce site permet à des centaines de milliers de personnes de télécharger du contenu, légal parfois mais surtout illégal au regard des législations sur les droits d'auteur.

La première chose qui retient l'attention dans cette affaire est l'incroyable pouvoir de la justice américaine, capable d'imposer la fermeture d'un site consulté partout dans le monde et qui représente 4% du trafic global d'Internet. Du jour au lendemain, ce site est devenu indisponible. La présidence française a d'ailleurs très rapidement salué la nouvelle, comme on se féliciterait de l'arrestation de terroristes ou de la chute d'un dictateur sanguinaire, certainement pour donner des gages à l'industrie culturelle française et justifier l'existence de l'Hadopi. En revanche la réaction de la commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, Neelie Kroes, s'est elle dit préoccupée par cette décision unilatérale.

Autre point marquant, la riposte Anonymous. Immédiate et puissante, elle fournit un étendard qui, partout dans le monde, permet de regrouper les indignés du numérique qui s'opposent à toute tentative de "civiliser" le web ou d'entraver les libertés de publication et de partage des créations. Cette revendication d'une indépendance du cyberespace n'est pourtant pas nouvelle. En 1996, c'est John Perry Barlow, ex parolier des Greatful Dead et fondateur de l'Electronic Frontier Foundation (EFF), qui publie un manifeste en ce sens, alors que les Etats-Unis commençaient à légiférer drastiquement Internet. Il y oppose alors avec poésie les "gouvernements du monde industriel, ces géants de chair et d'acier" au cyberspace, qui accueille en son sein les libres penseurs. "Vous n'êtes pas les bienvenus chez nous", précise-t-il alors. Avec lui, les hackers, ces bidouilleurs de l'informatique insoumis qui ont créé Internet, entendent défendre ce territoire comme une maison devant être gérée par leurs valeurs et leurs lois, horizontales, participatives, consensuelles, comme le sont les protocoles techniques (W3C, IETF) et les logiciels libres...

Anonymous s'inscrit dans cette lignée de défenseurs d'un cyberespace autonome, à la différence notable que le phénomène n'est par essence pas structuré et rassemble au delà des aficionados de l'informatique. Anonymous, c'est la bannière utilisée par tout ceux qui se retrouvent dans les valeurs des hackers, qui défendent la liberté d'expression et la neutralité du réseau, de façon anarchique, parfois contradictoire, mêlant humour potache et revendications politiques fortes.

Dès 2008, Anonymous était en prise avec les associations de défense des ayants droit américains. Une opposition bien naturelle : d'un côté les derniers nés de l'Internet, nourris de la culture de l'image qui se copie, se partage et se détourne à l'infini, et de l'autre les représentants d'un monde où le contenu est un produit figé qui s'achète individuellement. Deux modèles incompatibles. Des attaques DDoS, qui en mutualisant les efforts d'internautes permettent d'empêcher l'accès au site ciblé, sont alors menées dans le cadre d'opérations dites Payback contre la RIAA et Sony.

Depuis, Anonymous a grandi. Le soutien à Wikileaks en 2010 a marqué un tournant vers une logique beaucoup plus médiatique, visant plus à "hacker" le monde de l'information pour faire entendre d'autres voix que des faits d'armes purement numériques ou potaches. Si parfois Anonymous est l'étendard qui sert à revendiquer des actions d'intrusions informatiques et de diffusions massives de données piratées, c'est aussi le phénomène qui s'est engagé aux côtés des révolutions arabes et d'Occupy Wall Street.

C'est via ce prisme que l'on doit certainement comprendre les récentes attaques d'Anonymous contre les sites du Département de la Justice américain, de la Maison Blanche, de Sony, du FBI, etc.. Il s'agit de s'en prendre aux représentations numériques d'un pouvoir économique et politique qui soutient une vision d'Internet en contradiction avec les valeurs d'Internet.

Comme l'on s'indignerait contre le gouvernement en rejoignant un sit-in place de la Bastille, sur Internet les revendications prennent des formes de mobilisation qui, bien qu'illégales, sont certainement représentatives d'une prise de conscience citoyenne et d'une envie d'agir sans violence et sans volonté de détruire.

Cette opération, épidermique mais pas irrationnelle, n'est certainement pas la dernière. Suite à la publication de notre livre, qui a été suivie pas certains Anonymous, nous avons été contactés au sujet d'une manifestation de rue, programmée à Paris pour le mois de mars prochain. Nous n'avons pas plus de détails sur le lieu et la date exacte, mais on nous a fait comprendre, et d'autres personnes ont également été prévenues dans le même sens, que cette opération avait pour but de dénoncer les lois liberticides sur Internet, et qu'elle allait s'appeler Anonymact.


Frédéric Bardeau et Nicolas Danet, auteurs du livre Anonymous, Pirates informatiques ou altermondialistes numériques, FYP Editions, 2011.


(http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-danet/megaupload-anonymous-hack-post_2859_b_1219738.html?ref=la-vie-digitale)