Les 5 projets fous que Google concocte dans son labo
Le groupe promet des avancées scientifiques tous azimuts : cerveau électronique, voiture sans conducteur, réalité augmentée, transhumanisme, conquête spatiale...
Elles semblent bien loin les années où Google n’était qu’un moteur de recherche. Le groupe est désormais partout, du téléphone aux systèmes d’exploitation en passant par la messagerie et les réseaux sociaux. Il deviendra même bientôt un fournisseur d’accès Internet haut débit aux ambitions mondiales.
Google multiplie les projets, propose ses produits et services dans tous les rouages de l’économie numérique, avec plus ou moins de succès. Peu importe, la firme doit être partout et sur tout, pour entretenir son image de rouleau compresseur.
Mais Google, c’est aussi l’entreprise qui a toujours un coup d’avance, qui flaire les technologies de demain et y investit massivement. Dans les sous-sols secrets du Google X Lab, le cofondateur de Google, Sergey Brin, préparerait une liste de 100 technologies et projets qui révolutionneront le monde à plus ou moins long terme.
En voilà déjà cinq.
1
Une Intelligence artificielle au rayon d’action planétaire
La gestion des données passe, selon Google, par le développement d’une intelligence artificielle performante : les machines doivent apprendre de manière autonome. En juin 2012, le Google X Lab a révélé l’existence d’un projet de construction d’un premier « cerveau » électronique.
Ce cerveau est un réseau neuronal composé de 16 000 processeurs connectés à Internet. L’équipe Google l’a ensuite exposé à 10 millions de vidéos Youtube pour évaluer sa capacité à discerner les êtres qui y évoluent. Les résultats sont encourageants : le cerveau Google a appris seul à reconnaître un chat avec 75% d’exactitude, et un visage humain à 82%.
En mars, l’entreprise a racheté une start-up canadienne spécialisée dans ce domaine : DNNresearch. Plus ambitieux encore, la firme californienne mise maintenant sur la technologie quantique, une technologie encore encore théorique mais qui surpasserait de loin la puissance de calcul des machines actuelles.
En mai, Google a annoncé avoir ouvert un laboratoire – le Quantum Artificial Intelligence Lab – dans les locaux de la Nasa, à deux pas du Googleplex (son siège), en étroite collaboration avec l’entreprise D-Wave Systems qui se targue depuis quelques années d’avoir construit le premier ordinateur quantique.
Le laboratoire accueillera le D-Wave Two, le dernier modèle de la société, qui serait capable de résoudre des calculs plusieurs milliers de fois plus vite que les ordinateurs traditionnels.
Le marché lié à cette technologie pourrait peser près de 5 000 milliards d’euros annuels d’ici 2025.
2
La réalité augmentée : quand le virtuel s’invite dans le réel
La technologie de la réalité augmentée consiste à superposer une interface virtuelle à la perception que nous avons de notre environnement et de la réalité. Le concept ne date pas d’hier, mais le projet Google Glass a ouvert de nouvelles perspectives.
Ce programme de Google est en passe de finir sa phase de test et devrait être commercialisé auprès du grand public d’ici 2014. A travers les verres de ces lunettes, le porteur est capable d’interagir avec son environnement, mais également avec Internet et les réseaux sociaux.
Les usages de cette technologie sont multiples, allant de la vidéo narcissique aux visites du musées interactives, en passant par l’aide aux malvoyants, l’assistance dans le domaine médical ou tout autre métier nécessitant de coordonner plusieurs tâches.
Mais l’entreprise voit déjà plus loin : Niantic Labs, une division de Google, a développé le projet de jeu vidéo en ligne baptisé Ingress, et qui devrait être rapidement adapté aux lunettes hi-tech. L’originalité de ce jeu, c’est qu’il utilise la technologie de réalité augmentée : les joueurs évoluent dans un monde immense, le nôtre.
Ils doivent ainsi se rendre à des endroits spécifiques pour pouvoir jouer, munis de leur paire de Google Glass, évoluant dans le monde réel pour mener à bien leur mission. Fonctionnant sur Androïd (version smartphone, dans un premier temps), on imagine aisément l’ampleur que pourrait avoir un jeu qui bénéficie déjà de 300 millions de terminaux potentiels sur la planète.
3
Voitures automates : la conduite sans conducteur
Autre projet qui a déjà fait son bout de chemin dans les médias : la Google Car. Grand rêve de la robotique automobile, la voiture automate ou autonome est un engin capable d’évoluer dans un trafic réel sans assistance humaine. Une fois encore, l’entreprise californienne est en passe de rendre le rêve réalité.
Google a effectué ses premiers tests grandeur nature en bardant huit véhicules de radars, capteurs, caméras et GPS et les faisant parcourir 200 000 kilomètres à travers la Californie sans causer le moindre accident.
Deux obstacles de poids viennent cependant entraver la commercialisation de l’engin :
- Les engins tests embarquaient un matériel de près de 150 000 dollars, ce qui en fait des prototypes, à court terme, d’engins de luxe.
- La plupart des législations ne sont pas adaptées à cette technologie, ce qui va nécessiter un intense lobbying de la part de Google.
Le marché des véhicules autonomes pourrait toutefois peser 1 000 milliards d’euros annuels d’ici 2025 et permettre d’éviter des dizaines de milliers de décès dus aux accidents de la route.
Le coût en terme de destruction d’emplois – de nombreux métiers liés au transport deviendraient obsolètes – reste cependant difficile à évaluer.
4
Le transhumanisme : la « révolution NBIC »
Le transhumanisme n’est pas une technologie : c’est un mouvement culturel qui trouve son origine dans la Silicon Valley et promeut « l’amélioration » de l’être humain par la technologie (les NBIC : nanotechnologies, biologie, informatique et sciences cognitives). Selon ses promoteurs, le vieillissement n’est pas une fatalité, chaque individu devrait pouvoir parfaire son corps ou son intellect grâce à des implants ou modifications génétiques...
Les transhumanistes et leur gourou Ray Kurzweil peuvent susciter l’inquiétude ou l’amusement, mais ils bénéficient de soutiens de poids dont Google.
L’entreprise a d’ailleurs participé à la fondation en 2009 de leur quartier général : la Singularity University, située à deux pas du Googleplex, là encore dans les locaux de la Nasa. Elle envoie même certains de ses cadres se former là-bas.
Le directeur de l’université, Ray Kurzweil, a été engagé par Google l’année dernière en tant qu’ingénieur en chef pour faire du moteur de recherche de la firme une intelligence artificielle à part entière.
5
La conquête de l’espace : astéroides, ascenseur et tourisme
Google a toujours un coup d’avance, mais Google en a parfois plusieurs. Onapprenait ainsi récemment que le Google X Lab planchait sur un projet fou : construire un ascenseur spatial reliant à l’aide de câbles ultra-résistants le sol terrestre à un contrepoids en orbite.
Ses fondateurs ont également investi dans Virgin Galactic, une entreprise de tourisme spatial dont les premier vols seraient annoncés pour l’année prochaine. Google a également a doté le fonds Google Lunar Prize qui organise une compétition entre équipes scientifiques pour en envoyer un robot sur la Lune.
Plus fou encore, en avril, le cofondateur de Google Larry Page, épaulé par Eric Schmidt et James Cameron, a investi dans un projet baptisé Planetary Ressources dont l’ambition est d’exploiter les astéroïdes passant à proximité de la Terre.
Peter Diamandis en est le fondateur, un autre célèbre transhumaniste bien connu de la « Singularity University ».
Le projet, qui a récemment financé un petit télescope d’observation grâce à du financement participatif, estime qu’il y aurait plus de 1 500 astéroïdes faciles d’accès. Pour se faire une idée, un unique astéroïde de 2 kilomètres de diamètre contiendrait plus de 25 000 milliards de dollars de minerais et matériaux précieux, soit une fois et demi la dette américaine...
http://www.rue89.com/2013/08/03/les-5-projets-davenir-google-concocte-labo-secret-244733
http://www.rue89.com/2013/08/03/les-5-projets-davenir-google-concocte-labo-secret-244733
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