Posté par Isabelle le Lundi 05/03/2012 à 12:00
Climat et âge des hirondelles influencent le sexe des petits
En 2006, les conditions environnementales étaient froides et pluvieuses dans le sud du Québec. À cette période, la jeune hirondelle bicolore donnait naissance à moins de mâles que les mères plus âgées. Des biologistes de l'Université de Sherbrooke viennent de publier une étude qui apporte de nouveaux éléments à des débats animés dans les recherches sur les vertébrés. Plusieurs études précédentes ont montré que le ratio mâle-femelle variait en fonction de la constitution des mères. L'étude de l'UdeS montre qu'en plus, ce ratio est influencé par l'âge des mères et par les conditions environnementales entourant la ponte.
Les jeunes mères accorderaient de fait une attention particulière aux quelques mâles de leur ponte, quitte à ce que leurs rejetons femelles soient plus frêles. Tant qu'à mettre de l'énergiesur la survie de leurs petits, vaut mieux assurer la perpétuité de l'espèce en misant davantage sur les mâles. Ceux-ci peuvent en effet se reproduire à une plus grande échelle, comparativement aux femelles, limitées à la taille de leur propre couvée.
Tout compte fait, cette étude souligne que pour faire aussi bien que les femelles âgées, les jeunes doivent profiter de bonnes conditions environnementales. Par conséquent, si les fluctuations environnementales ne sont pas prises en compte dans une telle analyse, les conclusions pourraient s'avérer complètement différentes, voire erronées. "Si on avait fait l'étude en 2008 seulement, une bonne année environnementale, on n'aurait remarqué aucun impact de l'âge ou de l'environnement sur le ratio ou la masse des sexes produits", conclut le professeur Garant. Il va sans dire que cette découverte ouvre une avenue importante sur la compréhension de la dynamique des populations. La fluctuation de l'environnement devrait dorénavant être prise en compte dans les recherches sur le développement des animaux sexués.
Information complémentaire: Article publié dans Biology Letters
Dynamique des populations
Il s'agit de la première étude du genre réalisée sur l'hirondelle bicolore au Québec. Les résultats publiés récemment dans Biology Letters permettraient ainsi de mieux comprendre les principes théoriques de la dynamique des populations proposés depuis près de 40 ans. "Alors que les études précédentes mettaient l'accent sur les caractéristiques individuelles, sans trop porter attention à la fluctuation de l'environnement, notre étude présente la modulation du ratio des sexes de la part des femelles en fonction de leurs caractéristiques individuelles, mais aussi en interaction avec la qualité de l'environnement", précise Dany Garant, l'un des auteurs de l'étude. Le professeur Garant et ses collaborateurs, ledoctorant Renaud Baeta et le professeur Marc Bélisle, assurent le suivi annuel des donnéesde quelque 400 nichoirs répartis également sur plus de 10 200 km2 dans le sud du Québec depuis 2004.Guerre des sexes
Les variations environnementales appuient ce résultat puisque la date moyenne d'éclosion a été beaucoup plus hâtive en 2008, un signe de qualité environnementale. De même, lenombre de jeunes qui ont survécu jusqu'à l'envol était également beaucoup plus élevé qu'en 2006 et 2007. D'autre part, la proportion de mâles à la naissance a effectivement été moins élevée pour les mères plus jeunes durant les mauvaises années climatiques. Toutefois, on constate que ces oisillons mâles étaient en aussi bonne condition que ceux des mères plus âgées. "Étant donné qu'elles semblent avoir une capacité de produire un nombre de mâles plus limité, les jeunes femelles essaient de les maintenir en bonne condition pour les rendre compétitifs avec les autres et ainsi assurer une reproduction beaucoup plus importante", justifie le chercheur.Les jeunes mères accorderaient de fait une attention particulière aux quelques mâles de leur ponte, quitte à ce que leurs rejetons femelles soient plus frêles. Tant qu'à mettre de l'énergiesur la survie de leurs petits, vaut mieux assurer la perpétuité de l'espèce en misant davantage sur les mâles. Ceux-ci peuvent en effet se reproduire à une plus grande échelle, comparativement aux femelles, limitées à la taille de leur propre couvée.
Tout compte fait, cette étude souligne que pour faire aussi bien que les femelles âgées, les jeunes doivent profiter de bonnes conditions environnementales. Par conséquent, si les fluctuations environnementales ne sont pas prises en compte dans une telle analyse, les conclusions pourraient s'avérer complètement différentes, voire erronées. "Si on avait fait l'étude en 2008 seulement, une bonne année environnementale, on n'aurait remarqué aucun impact de l'âge ou de l'environnement sur le ratio ou la masse des sexes produits", conclut le professeur Garant. Il va sans dire que cette découverte ouvre une avenue importante sur la compréhension de la dynamique des populations. La fluctuation de l'environnement devrait dorénavant être prise en compte dans les recherches sur le développement des animaux sexués.
Information complémentaire: Article publié dans Biology Letters
(http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=10158)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire