Des "briques" élémentaires de la vie créées dans une comète artificielle |
Lundi 12 mars 2012, 16h47 Si de nombreuses études complémentaires restent nécessaires pour s'en assurer, ces résultats obtenus par une équipe franco-allemande suggèrent "que les premières structures moléculaires de la vie auraient pu se former dans le milieu interstellaire et cométaire, avant d'atterrir sur la Terre primitive lors de la chute de météorites et de comètes", écrit le CNRS. Ces résultats figurent dans une étude publiée sur internet par la revue ChemPlusChem. Pour les besoins de la mission spatiale européenne Rosetta, dont la sonde a été lancée en 2004 et doit atterrir en 2015 sur la comète Tchourioumov-Guerassimenko pour en étudier la composition, les chercheurs ont fabriqué artificiellement une comète dans leur laboratoire. L'idée était d'essayer d'anticiper les résultats de la sonde Rosetta en analysant les constituants d'une "glace interstellaire/cométaire simulée", précise le communiqué. L'équipe de Louis Le Sergeant d'Hendecourt s'est chargée de fabriquer cette micro-comète à l'Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Sud), dans des conditions extrêmes semblables à celles de l'espace (-200°C et sous vide), à partir d'éléments existant dans le milieu interstellaire (fluorure de magnésium solide, eau, ammoniac et méthanol), le tout irradié par des ultraviolets, comme ceux produits par le soleil. "Au bout de dix jours, ils ont obtenu quelques précieux microgrammes de matière organique artificielle", envoyée pour analyse à l'Institut de chimie de Nice (Université Nice Sophia Antipolis/CNRS). Ancêtre de l'ADN A l'aide d'une technologie de pointe, l'équipe d'Uwe Meierhenrich et de Cornelia Meinert a "pu identifier 26 acides aminés dans cette comète artificielle, là où les précédentes expériences internationales avaient trouvé seulement trois acides aminés", explique le CNRS. Surtout, "ils ont aussi découvert ce que personne n'avait observé avant eux", six acides dits "diaminés", dont un composé (la N-(2-Aminoethyl)glycine) qui pourrait être un des ancêtres de l'ADN terrestre. La molécule d'APN (acide peptidique nucléique) est en effet un "squelette" composé d'une répétition de N-(2-aminoethyl)-glycine, similaire à l'ADN. Certains scientifiques ont émis l'hypothèse, encore très contestée, que des formes de vie primitives sur Terre ont pu utiliser cet APN, à la structure simple et extrêmement résistante, comme matériel génétique. L'APN aurait ensuite bien plus tard évolué pour donner naissance notamment à l'ADN présent aujourd'hui dans toutes les cellules vivantes. L'étape suivante est de déterminer les conditions de pression, de température, d'acidité, etc. dans lesquelles cet acide diaminé découvert dans la comète artificielle a pu ensuite former de l'APN. "Pour mener à bien ce nouveau projet, les chercheurs ont déjà commencé à constituer une collaboration avec deux grandes équipes, l'une américaine et l'autre anglaise", dit le CNRS. L'été dernier, des analyses menées par des chercheurs américains sur une dizaine de météorites riches en carbone avaient montré qu'elles contenaient certains éléments de base de l'ADN dans une plus grande quantité et diversité qu'estimées jusqu'alors. Les premiers acides aminés ont été détectés dans des météorites dans les années 1960, mais les scientifiques n'étaient pas sûrs qu'ils aient été créés dans l'espace ou aient résulté d'une contamination au contact de la vie sur la Terre. (http://www.linternaute.com/actualite/depeche/afp/17/928468/des_briques_elementaires_de_la_vie_creees_dans_une_comete_artificielle.shtml?utm_source=benchmail&utm_medium=ML356&utm_campaign=E10218723&f_u=2278724) |
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