vendredi 29 mars 2013

"42", l'étrange école d'informatique de Xavier Niel



"42", l'étrange école 

d'informatique de Xavier 

Niel

Le Monde.fr |  • Mis à jour le 
Abonnez-vous
à partir de 1 €
 Réagir Classer Imprimer Envoyer
Partager   google + linkedin
Les quatre créateurs de "42", lors de la conférence de presse de présentation de l'école, le mardi 26 mars.

Inscription gratuite, promotions de mille étudiants par an, système de sélection durant l'été... Le fondateur d'Iliad-Free, Xavier Niel (également actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde) a présenté mardi 26 mars une nouvelle formation à l'informatique, qui ouvrira ses portes en novembre prochain. Créée avec plusieurs associés, dont l'ancien directeur de l'Epitech, Nicolas Sadirac, cette école sera baptisée "42", en référence au roman de science-fiction de Douglas AdamsLeGuide du voyageur galactique.


Les références à la culture Web et informatique, les créateurs de "42" les ont multipliées au cours de la présentation de leur nouvelle formation, vantant une"école 2.0" avec une pédagogie "peer-to-peer". Une "révolution" nécessaire, car "les jeunes ne veulent plus" des formations classiques, trop rigides, selon M. Niel, et qui peinent par ailleurs à faire émerger de nouveaux talents, dès lors que ces derniers n'ont pas le bagage social nécessaire ou les ressources financières poursuivre un cursus d'ingénieur.

Les règles d'entrée à "42" seront donc radicalement différentes de celles pratiquées par les grandes écoles classiques. L'inscription est ouverte à tous, sans conditions de diplôme – pas même le bac –, à condition d'avoir entre 18 et 30 ans. Lors de leur inscription en ligne, les candidats passeront une série de tests rapides censés discerner leurs capacités à apprendre l'informatique. De cette présélection émergeront environ 4 000 personnes, qui passeront au cours de l'été un test grandeur nature, la "piscine" : un mois de cours et travaux pratiques intensifs – "15 heures par jour", au terme duquel seuls mille élèves obtiendront le droit de revenir à la rentrée de novembre, pour au moins trois années de formation aux différents métiers de l'informatique : développeur, responsable réseau... Les créateurs de l'école disent viser en priorité les "200 000 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire sans aucune qualification", parmi lesquels ils espèrent trouver un millier de "génies".

SCOLARITÉ GRATUITE, DIPLÔMES NON RECONNUS

Autre point marquant, la formation sera gratuite – là où un autre projet éducatif cofondé par Xavier Niel (avec Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon), l'Ecole européenne des métiers de l'Internet, coûte environ 7 500 euros l'année. La création de "42" (dont l'achat d'un bâtiment de 4 200 m2 dans le XVIIearrondissement de Paris) et les frais de fonctionnement pour les dix premières années seront intégralement pris en charge par Xavier Niel, pour des montants qu'il estime respectivement à 20 et 50 millions d'euros.

Au-delà des moyens, les fondateurs de "42" estiment que, philosophiquement, la révolution du système éducatif ne peut venir que de "l'initiative privée". Et que le projet aurait des retombées importantes pour la société dans son ensemble : les mille étudiants formés chaque année devraient contribuer à créer 10 000 emplois annuels supplémentaires par la création d'entreprises, a estimé mardi M. Niel. Cette philosophie libérale est présente dans l'ensemble du projet, jusque dans ses limites : la formation ne délivrera pas de diplôme reconnu par l'Etat. Un problème balayé par M. Sadirac, pour qui "42" – et le système éducatif en général – "ne doivent pas délivrer un diplôme, mais un métier".

L'initiative a également fait grincer quelques dents du côté des écoles "classiques". Dans un communiqué cité par Numerama, le groupe Ionis, qui possède notamment les deux écoles Epitech et Epita, s'est félicité du lancement de "42", pour mieux souligner qu'une grande partie des méthodes pédagogiques mises en avant mardi sont également appliquées à Epita et à Epitech. Sans que cela ne soit très surprenant : parmi les quatre fondateurs de "42", trois ont été étudiants de ces deux institutions, avant d'y occuper des postes d'encadrement. Nicolas Sadirac, Kwame Yamgane et Florian Bucher avaient soudainement annoncé leur départ d'Epitech à la mi-janvier.

http://www.lemonde.fr/education/article/2013/03/26/42-l-etrange-ecole-d-informatique-de-xavier-niel_3148142_1473685.html#xtor=EPR-32280273-[emailing_lesplus]-20130301-[lus]?IdTis=XTC-FUFQ-FKY92C-DD-M0B4N-FEY5 













Summly ou la tentation de l'info hyper-résumée



Summly ou la tentation de l'info hyper-résumée

 http://blog.lefigaro.fr/medias/2013/03/summly-ou-la-tentation-de-linf.html 
| Réagir

L'histoire a fait les gros titres en début de semaine. Summly, une application mobile de news, développée par un britannique de 17 ans, a été rachetée par Yahoo! pour quelque 30 millions de dollars. Bien sûr, cette acquisition a quelque chose d'un coup de pub et il y a aussi une face cachée derrière le conte de fées. Pourtant, cette opération est très intéressante en raison de ce qu'elle révèle de l'état actuel de l'information en ligne.

"Notre vision est de simplifier la façon dont nous obtenons l'information et nous sommes ravis de poursuivre cette mission à grande échelle avec Yahoo!", écrit ainsi Nick D'Aloisio, fondateur de Summly, sur le site de son entreprise. Sa vision de la "simplification" s'est traduite par la création de petits résumés d'articles, plus ou moins par l'extraction d'informations figurant dans la plupart des paragraphes premiers articles.

Le rachat de Summly par Yahoo semble confirmer le pari que beaucoup d'autres ont fait, en matière de résumés d'information. Quelques exemples :
  • l'application mobile Circa fait un très bon travail avec sa rédaction pour découper des infos en plus petits points de données, appelés "unités atomiques de nouvelles"
  • la lettre d'information TheSkimm promet de "simplifier les grands titres pour la femme active instruite qui en sait assez pour savoir qu'elle a besoin de plus". Là aussi, une équipe fait le tour des autres sites pour produire une nouvelle version, réduite (et pas forcément de meilleure facture que la presse pro, m'enfin...) 
  • dans un champ sémantique similaire, SkimThat mise sur la communauté pour faire le travail de synthèse et pousse vraiment à la simplification de ses limites ...
  • c'est aussi le cas de tldr.io site qui promet de résumer des pages Web avec l'aide de ses utilisateurs
  • à côté, les "10 choses que vous devez savoir aujourd'hui" de TheWeek semblent un produit hautement journalistique avec ses dix sujets d'actus résumés en cinq lignes, flanqués d'un lien si vous voulez lire la suite.

Je partage la réflexion de ces services sur le besoin d'une distribution plus efficace, en terme de temps, de l'information. Les gens peuvent facilement s'en détourner s'ils se sentent débordés. Et la simplification de certains articles est très utile pour le consommateur d'info plus occasionel.

Cependant, je suis gêné par la motivation de ces services qui semblent miser surtout... sur le volume. Par exemple, Nick D'Aloisio, qui pense "le résumé continuera à nous aider à naviguer à travers un univers d'information en pleine expansion", est particulièrement fier de dire que "plus de 90 millions résumés [ont été] lus en seulement quelques mois" sur Summly.

Or, c'est précisément ce qui me dérangeait tant avec Summly : chaque fois que j'ouvrais l'application, un terrifiant "99 + summlys non lus" m'accueillerait. Résumer des infos inutiles pour que j'en lise le plus possible ne semble pas avoir de sens.

Ce qui m'amène à une autre question importante : le "pourquoi?". Pourquoi voulons-nous résumer l'info ? Est-ce parce que l'info n'est pas digne de notre temps et de notre attention (un peu ce que Summly suggéré) ? Ou parce que nous voulons créer de la place pour les choses qui valent notre peine et notre temps (ce que je souhaite atteindre) ?

Il y a ainsi un danger inhérent, dans cette tendance à trop simplifier et hyper-résumer, de dévaloriser l'information et de répandre le sentiment que l'information n'est pas un bien assez précieux pour qu'on s'y attarde.

Gare, donc, à la tentation de l'hyper-résumé.

mercredi 27 mars 2013

Internet passe la vitesse supérieure




Internet passe la vitesse supérieure

© photos.com
27.03.13 - Le débit et la quantité de données transférables sur le net pourra fortement augmenter grâce à une nouvelle génération de convertisseur analogique-numérique (CAN) développée par une équipe conjointe de chercheurs d’IBM et de l’EPFL. 
Les photos, les sons, les vidéos pourront bientôt voyager sur le net à une vitesse beaucoup plus grande et en utilisant moins d’énergie. C’est ce que promet la nouvelle génération de convertisseur analogique-numérique ou CAN, mise au point conjointement par la société IBM et le Laboratoire de systèmes microélectroniques de l’EPFL (LSM). Cette avancée a été présentée récemment à San Francisco à l’occasion de l’International Solid-State Circuits Conference, l’un des rendez-vous les plus importants des experts en électronique.
Le CAN est un outil indispensable du monde électronique. Intégré aux puces de nos ordinateurs et aux réseaux de fibres optiques, il sert à traduire les valeurs analogiques - c’est-à-dire les images et les sons du monde physique dans lequel nous vivons - en valeurs numériques, soit des informations codées et chiffrées sous la forme de 0 et 1, qui les rendent lisibles et transcriptibles sous une forme informatique.
Or, la quantité de toutes les données transférées par internet n’arrête pas de progresser. On estime qu’elle augmente chaque année de 60 pourcents! Et les convertisseurs actuels ne sont tout simplement plus adaptés à cette réalité. “La plupart des CAN que l’on trouve sur le marché n’ont pas été faits pour une quantité de données telle qu’elle se dessine aujourd’hui, explique Martin Schmatz, chef du département des systèmes au centre de recherche IBM. C’est un peu comme essayer de faire passer le débit d’eau d’un tuyau d’incendie au travers d’une paille…”
Un milliard de conversions par seconde
Selon Yusuf Leblebici, directeur du LSM de l’EPFL, ce nouveau CAN est non seulement plus de deux fois plus rapide que tous les autres designs existants, mais il détient également le record en matière de dimension de la zone de silicium, en faisant ainsi le CAN le plus compact. Il est aussi le moins gourmand en énergie.
D’un point de vue technique, ce nouveau CAN peut générer un milliard de conversions analogique/numérique par seconde, pour une consommation énergétique totale de 3.1 milliwatt (mW), soit environ trente fois moins qu’un téléphone portable en état de veille. Il permet d’augmenter la rapidité des connections internet à 100 gigabits par seconde (Gb/s), doublant ainsi les capacités actuelles.
Des super-ordinateurs aux modems en passant par les tablettes et les smartphones: tous les appareils profiteront de cette invention, qui devrait être disponible sur le marché dès 2014. Au delà des usages dans la vie quotidienne, elle sera également mise à profit dans des projets scientifiques d’envergure, comme le DOME, mené en collaboration entre IBM et L’institut de radioastronomie néerlandais Astron, dont le but est de capter et convertir les signaux provenant de l’espace. Quarante millions de ces CAN seront installés dans un téléscope très puissant destiné à capter le son issu du Big Bang.
Dans le monde de la télévision à la demande, par exemple, cette technologie permettra d’obtenir des images d’une meilleure qualité, plus nettes et plus vivantes, s’enthousiasme Yusuf Leblebici. «Ce sera un peu comme passer de la radio des années 1930 à la TV haute définition.»
http://actu.epfl.ch/news/internet-passe-la-vitesse-superieure/#.UVKkSIY5SF0.twitter 

lundi 25 mars 2013

EyeCharm : contrôler son PC du regard avec un capteur Kinect



Votez pour ce sujetvotez  Impression de la page Envoyer à un ami Participer au forum Ajouter aux favoris
Le 24 mars 2013 à 15h29

EyeCharm : contrôler son PC du regard avec un capteur Kinect

Par Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Une société allemande spécialisée dans les technologies de détection du mouvement des yeux, 4tiitoo, a mis au point EyeCharm, un adaptateur destiné au capteur Kinect qui exploite la camérainfrarouge pour suivre le mouvement des yeux. Le logiciel qui l’accompagne est compatible avec Windows 7 et 8, et permet de contrôler les principales fonctions d’un PC. L’entreprise a répondu aux questions de Futura-Sciences.
La détection du mouvement des yeux pour commander l’interface d’unordinateur est prometteuse, mais elle est encore chère et rare. On se souvient de l’application Gaze mise au point par la société suédoise Tobii, que nous avions découverte lors de l’édition 2012 du Consumer Electronics Show. Un module dont le prix était de 6.000 dollars (un peu plus de 4.700 euros), ce qui ne permet pas d’envisager une commercialisation pour le grand public. Tobii prépare cependant le lancement d’un accessoire pour PC sous Windows 8 nommé Tobii Rex, mais qui coûtera tout de même 995 dollars.
Toutefois, il existe une solution beaucoup moins onéreuse qui pourrait réellement démocratiser la détection du regard sur PC. Il s’agit d’EyeCharm, un accessoire qui transforme le capteur Kinect de Microsoft pour qu’il suive le mouvement des yeux de l’utilisateur. Cela permet de contrôler des fonctions de Windows, un navigateur Internet, mais aussi des jeux vidéo ou des applications« Actuellement, les systèmes de détection du mouvement des yeux coûtent entre 995 et 20.000 dollars [entre 770 et 15.400 euros,NDLR]. En utilisant la caméra infrarouge de Kinect, EyeCharm rend cette technologie accessible pour 60 dollars [moins de 50 euros] », explique 4tiitoo, la société allemande qui a développé ce produit. Sa sortie est prévue en août prochain, et une campagne de levée de fonds est en cours sur la plateforme de mécénat Kickstarter.

L’adaptateur EyeCharm projette une lumière infrarouge sur le visage de la personne qui fait face à l’écran. Cette lumière est captée par la caméra, qui peut ainsi suivre les mouvements des yeux et déterminer leur position grâce au logiciel NUIA. Ce dernier active le contrôle par le regard dans Windows 7 et 8, mais également dans tous les autres logiciels installés. © 4titoo
Détection du mouvement avec EyeCharm pour Windows 7 et 8
Concrètement, EyeCharm vient se fixer par-dessus le capteur Kinect, qui est lui-même relié au PC par un câble USB et placé sous l’écran. L’accessoire projette une lumière infrarouge que la caméra du capteur Kinect détecte, de telle sorte qu’elle peut suivre le mouvement des yeux de la personne en face. La distance idéale pour un bon fonctionnement est de 75 centimètres, et l’on peut utiliser un Kinect pour Windows ou XBox (via un adaptateur USB 2.0). EyeCharm fonctionne avec le logiciel NUIA, développé par 4tiitoo pour Windows 7 et Windows 8.
Une fois installé, il va activer automatiquement certains contrôles par le regard, comme le déplacement du curseur de la souris ou le fait de cliquer sur des boutons. Cela à la fois dans Windows, mais également dans tous les autres logiciels installés. NUIA est aussi une suite logicielle qui comprend déjà des extensions développées pour les principaux navigateurs Internet (ChromeInternet Explorer et Firefox), le logiciel Adobe Photoshop, la suitebureautique Microsoft Office, ou encore les jeux World of Warcraft et Minecraft.
« Le défilement, le zoom et le retour à la page précédente sont pris en charge avec les principaux navigateurs, a expliqué à Futura-Sciences la directrice marketing de 4tiitooLe défilement se fait automatiquement en fonction du mouvement des yeux de l’utilisateur, tandis que le zoom et le retour à la page précédente nécessitent une action supplémentaire. Il peut s’agir de presser une touche du clavier ou d’utiliser une commande vocale[technologie compatible avec le capteur Kinect, NDLR] en prononçant par exemple "zoom" pour agrandir le bloc de texte que l’on est en train de regarder. » NUIA ne modifie pas le firmware du Kinect, qui peut fonctionner normalement lorsque l’on retire l’accessoire EyeCharm.
Kit de développement pour tous les capteurs du marché
Par ailleurs, 4tiitoo a prévu un kit de développement (SDK) qui prend en charge Microsoft Visual Studio et Qt Creator, ainsi que les liaisons C, C++, C#, .Net et Java. Avec ce SDK, les développeurs peuvent créer des applications complètes ou bien des extensions pour ajouter des fonctions de contrôle par le regard et de commande vocale à n’importe quel logiciel existant.
Cet outil ne nécessite aucune modification dans le code source d’origine d’une application. Autre avantage, le SDK NUIA est compatible avec les technologies de détection du regard déjà sur le marché, comme cells de Tobii et SensoMotoric. Ainsi, les applications et extensions développées avec NUIA seront directement compatibles avec les principaux capteurs présents sur le marché, et pas seulement EyeCharm. De quoi créer un véritable écosystème d’applications et d’extensions. 4titoo nous a par ailleurs confirmé que NUIA peut être facilement adapté à Mac OS X, Linux, Android ou Chrome OS. Les versions finales de l’adaptateur EyeCharm et du logiciel NUIA seront disponibles début août 2013.

La lentille qui équipe EyeCharm est fabriquée en Allemagne. L’algorithme travaille à partir des données fournies par les images, ce qui implique une puissance de calcul assez importante. 4titoo indique à titre d’exemple que son algorithme consomme 5 % de la puissance d’un processeur Intel Core i5-3470 cadencé à 3,2 GHz. L’entreprise compte optimiser son algorithme, mais recommande d’utiliser son accessoire avec un PC équipé d’un processeur AMD ou Intel multicœur et avec au moins 2 Go de mémoire vive. © 4titoo
La lentille qui équipe EyeCharm est fabriquée en Allemagne. L’algorithme travaille à partir des données fournies par les images, ce qui implique une puissance de calcul assez importante. 4titoo indique à titre d’exemple que son algorithme consomme 5 % de la puissance d’un processeur Intel Core i5-3470 cadencé à 3,2 GHz. L’entreprise compte optimiser son algorithme, mais recommande d’utiliser son accessoire avec un PC équipé d’un processeur AMD ou Intel multicœur et avec au moins 2 Go de mémoire vive. © 4titoo

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/informatique/d/eyecharm-controler-son-pc-du-regard-avec-un-capteur-kinect_45381/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20130325-[ACTU-eyecharm_:_controler_son_pc_du_regard_avec_un_capteur_kinect] 

dimanche 24 mars 2013

«Perpétweeté», «twittérature»... : les réseaux sociaux inventent un nouveau langage



«Perpétweeté», «twittérature»... : les réseaux sociaux inventent un nouveau langage

23/03 | 11:56

Avec Internet, le langage a considérablement évolué.

DR
DR
« Machines à user les mots », totalement détournés de leur sens premier comme « social » ou « ami », les réseaux sociaux sont aussi de puissants outils collectifs où s'invente et s'expérimente le langage, estiment des linguistes et spécialistes des médias, interrogés par l'AFP. Le rapport semble en effet assez lointain entre la vie de la société et une expression comme « social TV », qui désigne la manière dont les internautes commentent en direct, sur ces réseaux, le déroulement des émissions télévisées. Et l'affection qui relie deux êtres dans l'amitié n'a sans doute pas grand chose à voir avec les « amis »facebook, inconnus pour la plupart, rivés à leurs activités sur la Toile. « Je n'ai pas d'ami sur facebook », ironise le journaliste et blogueur Guy Birenbaum, dont le compte,« liké » 5.375 fois, affiche sur sa page d'accueil une photo : « Vous êtes en zone dangereuse ».

Avec internet, le langage « n'a jamais autant évolué », se réjouit-il. « C'est un formidable espace de circulation et de partage mais il n'y a pas que du bon. Je n'aime pas le langage SMS mais les nouveaux mots inventés sur les réseaux sociaux sont souvent les plus jolis », ajoute-t-il, intarissable sur son chouchou du moment: « la perpétweeté ». « Un bon mot qui reste, dit-il, c'est comme pour la musique, quand quelque chose s'impose à tous, universellement. C'est ça internet et la culture populaire ».

 
Jean Véronis, professeur des universités spécialiste du langage, adore le mot « blog »et la façon dont il est né. Il raconte : « ça vient de 'log', la bûche, qui attachée à une ficelle servait à mesurer les noeuds marins, reportés ensuite sur le carnet de bord du capitaine, devenu carnet de bord de la toile, du web, duquel on a gardé le B, pour +B-log+ ».

Darwinisme lexical


Cet universitaire rejette l'idée selon laquelle les réseaux sociaux appauvriraient la langue : « social, ami, changent de sens mais c'est une évolution naturelle et une richesse. Ca marche ainsi depuis que l'homme existe, c'est du 'darwinisme lexical' ». Les mots sont souvent adoptés « pour leur utilité », ajoute-t-il. « Il nous manque des verbes en français, donc nous francisons l'anglais, on dit 'liker' ou 'unliker', on ne 'love pas' les gens. L'anglais a l'avantage d'utiliser deux fois moins de mots », n'en déplaise aux puristes de la langue de Molière. Les réseaux sociaux, conclut M. Véronis, « ne font pas plus changer notre langue que les Médicis au XVIe siècle ou les légions romaines ».

Salman Rushdie, Haruki Murakami, Patricia Cornwell, Alexandre Jardin... Nombre d'écrivains ont cédé aux « gazouillis » de twitter. D'autres ont même créé un « institut de twittérature comparée » basé à Québec et Bordeaux.

Le linguiste Alain Rey reste circonspect : « à partir du moment où on parle de réseau social pour désigner quelque chose qui met en rapport des gens quelconques facilement, le mot 'social' ne désigne plus la société toute entière. C'est un peu comme le mot 'populaire', devenu péjoratif ».

« On dit aussi follower pour ami mais la personne qui vous suit a parfois de très mauvaises intentions. On est loin de 'mon doux ami' qui signifiait mon amour au Moyen Age. On valorise une pratique qui est loin de l'amitié », explique M. Rey. S'il reconnaît le bien fondé des réseaux sociaux comme outil, il les voit aussi comme « des machines à user les mots par la rapidité et l'ampleur des relations » qu'ils génèrent.

« Internet accélère les échanges et favorise la dissémination des mots. Cela n'interdit pas de prêter une grande attention à leur sens et à leur bon usage », prévient quant à lui Arnaud Mercier, directeur de l'Observatoire du webjournalisme et de la licence professionnelle de journalisme numérique à l'université de Lorraine.
SOURCE AFP
   http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0202660745485-perpetweete-twitterature-les-reseaux-sociaux-inventent-un-nouveau-langage-551934.php 

mercredi 20 mars 2013

Le Vent Tourne : Comment définiriez-vous la forme particulière du transmédia qu'est « l'activisme transmédia » ?



INTERVIEW HENRY JENKINS : 1ÈRE PARTIE


Le Vent Tourne : Comment définiriez-vous la forme particulière du transmédia qu'est « l'activisme transmédia » ?

Henry Jenkins : «Transmédia» est un terme décrivant des activités qui s’articulent au travers de multiples réseaux/médias. Ainsi, une histoire transmédia (ou transmedia storytelling) est celle qui est racontée à travers de multiples plateformes, chacune apportant une contribution originale à la compréhension de l'ensemble. Si vous diffusez simplement une série télévisée sur le web, ce n'est pas du transmédia, mais si vous utilisez le web (ou des bandes dessinées ou des performances en live) pour ajouter de nouvelles données à la compréhension de l'histoire, alors vous racontez une histoire transmédia. L'activisme transmédia serait donc l’engagement à promouvoir le changement social à travers la création et le partage d’informations sur de multiples plateformes.

À l'heure actuelle, il existe deux principaux modèles dans l'activisme transmédia. Le premier pourrait être vu comme une extension du paradigme de longue date de l'éducation par le divertissement. Dans ses formes classiques, des groupes d’activistes - par exemple, les personnes concernées par un problème de santé publique ou mentale - cherchent à insérer leur message dans un film ou une émission de télévision. Dr House pourrait par exemple réaliser un épisode sur le cancer du sein, avec l'espoir que ce procédé sensibilise davantage le public. Le divertissement a toujours mis l'accent sur l'encodage - messages insérés dans des récits - plutôt que sur le décodage - réfléchir sur ce que les fans et les téléspectateurs font de ces messages. Des exemples plus récents, comme Conspiracy for Good ou World Without Oil, cherchent à dramatiser les enjeux stratégiques actuels en les intégrant dans des expériences transmédia, comme les jeux en réalité alternée (ARG). Ces approches partent d'une conception plus active du spectateur, désormais perçu comme une personne qui cherche et partage des informations au sein de sa communauté, prête à participer à de grands projets suite à cette expérience médiatique.  

Un deuxième modèle peut être décrit comme l'activisme des fans. Ici, les organisations sociales utilisent la capacité de fabrication de mythes des franchises transmédia pour trouver des images et des récits qu'elles peuvent utiliser pour motiver un changement social et politique. Par exemple, les militants dans les Territoires Occupés ont adopté la personnalité des Na'vi d'Avatar pour créer des vidéos qui pourraient permettre à leur critique de l'occupation israélienne d'atteindre de nouveaux publics. La Image Better Foundation a par exemple exploité la publicité autour de Hunger Games afin d'amasser des fonds pour Oxfam. Occupy Wall Street a utilisé les masques « Fawlkes Guy » associés à V pour Vendetta pour créer une identité autour de leur protestation. Dans chacun de ces cas, des fans ou des militants ont détourné des franchises transmédia à leurs propres fins, souvent sans l'autorisation des détenteurs des droits, mais en s'appuyant sur les potentiels mythiques de l'histoire originale.

LVT : Votre théorie sur le transmédia est basée sur l'étude de l'importance des fans dans les industries culturelles. Comment l'activisme transmédia peut-il se réapproprier cette culture de fans ?
Henry Jenkins : Les fans ont, en un sens, toujours été des activistes. Considérons, par exemple, les fans qui se mobilisent pour tenter de faire pression sur une chaîne télé afin de maintenir leur série préférée à l'antenne. Ils doivent identifier une cause, déterminer qui sont les principaux décisionnaires, développer des stratégies afin de sensibiliser le public et faire pression sur les décisionnaires, rallier des soutiens puis lancer la campagne. Quand ils agissent ainsi, ils font tout ce que tout autre activiste met en oeuvre pour promouvoir le changement social et politique, même si, jusqu'à présent, ils ne l'ont fait que dans le domaine culturel.

Imaginez qu'ils déploient ces mêmes tactiques pour se protéger d'une lettre de mise en demeure d'un propriétaire de biens ou pour lutter pour les droits d'auteur, comme cela a eu lieu pendant les débats sur SOPA aux États-Unis. Supposons qu'ils se rassemblent comme fans afin de protester contre la décision prise par les producteurs de supprimer les personnages multiraciaux de la version originale pour les remplacer par des blancs dans la version cinéma, comme cela s'est produit avec l’action de The Race Bending Movement qui a pris de l'ampleur autour de la franchise du film The Last Airbender. On pourrait alors imaginer que ce groupe qui avait pour mission que le monde "craigne un peu moins" forme alors une communauté qui discute activement de la façon dont les jeunes peuvent agir au sein de leur communauté, comme cela s'est produit avec les Nerdfighters, un groupe de YouTubers qui sont fans d'un auteur pour jeune adulte, Hank Green.

Il ne s'agit pas de se réapproprier la culture fan. De plus en plus de jeunes s'approprient et remixent des images de la culture populaire à des fins politiques car ces images sont au cœur de leur vie culturelle et des ressources qu'ils utilisent pour donner un sens à leurs expériences du monde réel.

Interview réalisée par Pierre Boisson pour Le Vent Tourne.
http://le-vent-tourne.com/actu/interview-1-l-activisme-transmedia/ 
Lire la version intégrale en anglais de l'interview sur le "Training Blog" de Le Vent Tourne. 
 

Terrible App Idea of the Week: 'Bang With Friends'



Kashmir Hill
Kashmir Hill, Forbes Staff
Welcome to The Not-So Private Parts where technology & privacy collide
TECH 
|
 
2/05/2013 @ 5:50PM |32 802 views

Terrible App Idea of the Week: 'Bang With Friends'

A Facebook app that you'll regret taking home
I get a lot of pitches from start-ups that are hoping for coverage from the tech community. Sometimes I am astounded by these pitches — not because I desperately want to write about the company but because of how far-fetched it seems that denizens of the world will actually want to use the services offered. When I got a pitch late last year for an app named “Blurt,” I decided to start a column dedicated to the worst idea to float into my inbox on a vaguely weekly basis.
(What’s Blurt? It’s like Twitter for audio, allowing you to broadcast 10-second clips of sound. Its website features videos of truly terrible use cases, including one woman broadcasting a plea for a “Romeo.” Josh Constine of TechCrunch summed up my feelings on the app: “Everyone hates voicemail. Let’s build a social network around it!” And, of course, it’s been upstaged in a big way by Twitter’s Vine, which includes audio and an easier-consumed-online video component.)
The latest app to impress me with how insanely ridiculous it is: Bang With Friends. It’s like Words With Friends, without the letter tiles and clothes. This is an app dedicated to discovering which of your Facebook friends is DTB (Down To Bang). The app promises to “anonymously” find friends who want to Poke (or get Poked) in real life. You sign up and choose which of your contacts you’re willing to put on your “Friends With Benefits List.” If they sign up and put you on their list, the app connects you and provides explicit instructions as to what to do. It claims to be “completely private and discreet until both friends are down to bang.” The massive media frenzy around an app that transforms Facebook into one big Craigslist Casual Encounters section inspired an immediate knock-off site, “Bang With Professionals“  — forLinkedIn, obvs.
So why is this a horrible idea?
  • Despite claims that it’s anonymous, private, and discreet, it’s not really. As a general principle, anything that involves signing up with your Facebook account doesn’t usually fall into those three categories. As pointed out by Katie Hearney at Buzzfeed, Facebook lets you see which of your friends have expressed an interest in Facebook-enabled banging when you go to add the app. See here:
    Why you might not want to bang with friends
  • “It’s not really “anonymous” when your Facebook friends can see that you’re out there trawling for sex, is it?,” writes Hearney. Caveat: if you want the world to know you’re interested in casual banging, this is the app for you.
  • Facebook already has the “Poke,” which essentially provides this function already. (Yes, if you get Poked by a random friend, it’s his or her awkward digital way of expressing interest in banging getting to know you better.)
  • The app’s creators don’t even want to be associated with the app. The “three college-aged males” behind BWF are remaining anonymous and admit they created the site in two hours “with a lot of Red Bull and vodka.” Do you trust these men with the information that you’re up for casual sex with the random people that populate your Facebook friends, and do you further trust them to keep that information secure? Practice safer sex trawling, friends!
  • If you want to converse with makers of said app, their official email address is “pimpin@bangwithfriends.com.” This leads me to suspect the anonymous males behind the app are younger than college-aged.
  • This app is a poor substitute for going to a bar with an attractive friend, having a few drinks and seeing what happens. Since you already know each other, this is fairly easy to accomplish. The app would be far more useful were it “Bang With Friends of Friends.”
  • Finally, it’s worth noting that Bang With Friends is hiring. Since I don’t imagine this app is going to be around for long, any job there is likely to be a quickie on yourresume. This company might not be right for you if you take offense at sexual assault jokes, though, as they invite you to send your application to “gang@bangwithfriends.com.”
If you have suggestions for terrible ideas that should be included in future columns, email me.
 http://www.forbes.com/sites/kashmirhill/2013/02/05/terrible-app-idea-of-the-week-bang-with-friends/