Les services de secours, les hôpitaux, les aéroports sont de plus en plus connectés à Internet. Et pourtant, la possibilité de le voir attaqué et rendu inaccessible reste dans le domaine du possible. Comment continuer à communiquer dans l’optique d’une coupure d’internet ?
Internet a besoin d’un plan B
Danny Hillis est l’un des premiers utilisateurs d’internet. Il est l’homme à avoir enregistré le 3ème nom de domaine de l’histoire d’internet (Think.com).
Il est intervenu lors de la conférence TED de Long Beach la semaine dernière pour parler de ce qui pourrait être une question de sécurité internationale.

Les dangers d’un monde hyper-connecté

Selon lui, nous ne nous rendons pas compte à quel point l’expansion globale d’internet s’est immiscée dans tout ce qui nous entoure. « Lorsque vous décollez de l’aéroport de LAX, lorsque vous prenez le l’essence, vous ne pensez pas être en train d’utiliser internet. Pourtant ces systèmes utilisent internet pour faire fonctionner leurs services, ou pour des fonctionnalités administratives. »
Danny Hillis Internet a besoin dun plan B
Et alors que beaucoup d’attention se porte sur la protection individuelle des internautes… personne ne se concentre véritablement sur la protection d’internet en lui-même.
« Nous mettons en place un désastre, annonça-t-il. Comme nous avons déjà pu le faire pour le système financier ».
Pour corroborer ses dires, Danny Hillis pris quelques exemples dont celui où l’ensemble des vols à l’ouest du Mississippi furent cloués au sol à cause d’un bug sur un seul petit router.
Puis, plus grave encore, le virus Stuxnet qui entraîna un incident nucléaire dans une centrale iranienne.
« Que se passerait-il si une attaque ddos venait s’en prendre efficacement à internet ?, demanda Hillis. Nous ne savons pas ce qui arriverait, et nous n’avons pas préparé de Plan B. Nous ne savons pas comment nous communiquerions si internet était en difficulté. »

Un deuxième réseau pour venir en back-up d’internet ?

Ce qu’imagine Hillis, c’est un deuxième réseau qui pourrait être mis en ligne en cas d’urgence. Il devrait utiliser des protocoles différents et être au maximum séparé de l’internet existant.
Ainsi, lorsque internet serait à terre, la police, les hôpitaux et les aéroports pourraient encore fonctionner normalement.
En comparaison des milliards de dollars que les grosses compagnies et gouvernements pourraient perdre face à une attaque d’internet, les quelques centaines de millions de dollars nécessaires pour mettre en place ce Plan B semblent dérisoires.
D’après Hillis, ce plan ne serait pas très difficile à mettre en place : c’est juste une question de volonté. Et il est très difficile de convaincre le monde de se concentrer sur un Plan B lorsque le Plan A fonctionne bien. 

   ( http://www.presse-citron.net/internet-a-besoin-dun-plan-b )